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Procès du groupe «AZF» : de la prison ferme contre deux anciens membres qui menaçaient la SNCF

Les prévenus ont affirmé qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de faire exploser les bombes posées sur les rails de la SNCF Les prévenus ont affirmé qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de faire exploser les bombes posées sur les rails de la SNCF [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Des peines de prison ferme ont été prononcées ce jeudi contre les deux membres du groupe AZF qui avaient menacé de poser des bombes sur le réseau SNCF il y a vingt ans. Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet.

Les anciens membres du groupe AZF, qui avaient menacé le gouvernement de poser des bombes sur le réseau de la SNCF contre une rançon en 2003, ont été jugés. Le procès de deux anciens membres de ce groupe, qui se définissait comme un «groupe de pression à caractère terroriste secrètement créé au sein d’une confrérie laïque à spécificité éthique et politique», avait commencé mardi à Paris. 

Le tribunal correctionnel a rendu sa décision ce vendredi, et a condamné Michel D., chef d'entreprise à la retraite, à 5 ans de prison dont un an avec sursis et sa complice Perrine R., son ancienne employée, à 3 ans de prison dont deux ans avec sursis. Tout en se prononçant pour de la prison ferme à son encontre, le tribunal a reconnu que le discernement de Perrine R. avait été altéré au moment des faits et l'a relaxée des charges pesant sur elle concernant la fabrication d'explosifs.

Jeudi, le procureur avait réclamé cinq ans de prison dont quatre ans ferme contre Michel D., et trois ans de prison dont un an ferme contre Perrine R. La qualification terroriste avait été abandonnée au cours de l’instruction, évitant aux deux prévenus un procès aux assises. Âgés de 76 et 61 ans, Michel D. et Perrine R. étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et fabrication et détention sans autorisation d'engins explosifs.

Ils pourront accomplir leur peine ferme à domicile sous bracelet électronique, a précisé le tribunal. Les deux ex-membres du «groupe AZF» devront en outre verser solidairement à la SNCF 5,8 millions d'euros au titre des dommages et intérêts réclamés par la société au titre du préjudice matériel subi et un euro symbolique chacun au titre du préjudice moral. Leurs avocats ont indiqué qu'ils feraient appel concernant les intérêts civils demandés par la SNCF.

Un «projet humaniste»

Les deux membres du groupe AZF se sont retrouvés devant la justice des années après les faits après avoir été dénoncés par l’ancien compagnon de Perrine R., alors que l’enquête était au point mort. 

En 2003 et 2004, le groupe AZF avait fait trembler les plus hautes sphères de l’État, avec leurs courriers adressés à l’Élysée et au ministère de l’Intérieur dans lesquels il affirmait avoir déposé des bombes à plusieurs endroits du réseau SNCF. Le groupe avait alors réclamé une rançon de plusieurs millions d’euros. Deux bombes avaient effectivement été retrouvées sous les rails de chemin de fer, la première grâce à des indications fournies par le groupe AZF lui-même, sur la ligne Paris-Toulouse, et la seconde au hasard, sur la ligne Paris-Troyes-Bâle. 

Michel D. a expliqué au cours du procès qu’il n’avait jamais eu l’intention de faire exploser ces bombes, et que l’argent de la rançon devait servir à financer un «projet humaniste» de fabrication de moteurs à eau. 

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