En direct
A suivre

80 ans du Crif : quel est le rôle de cette institution juive ?

Emmanuel Macron reçoit ce lundi 18 mars les membres du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif) à l'occasion du 80e anniversaire de l'institution. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) fête ce lundi 18 mars ses 80 ans. Cette structure, qui fonctionne comme une entité unique de représentation politique et non-religieuse, se veut être l’interlocuteur privilégié de la communauté juive auprès des pouvoirs publics.

C’est dans un contexte géopolitique tendu que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) fête ses 80 ans ce lundi 18 mars.

Pour l'occasion, les représentants de l'institution sont reçus à l'Elysée par Emmanuel Macron, qui prendra la parole. L'occasion de revenir sur le fonctionnement du Crif qui n’a pas toujours existé sous sa forme actuelle. 

En effet, avant la Seconde Guerre mondiale, les juifs étaient représentés par le Consistoire, une organisation religieuse. Cependant, le conflit «a fait apparaître la dimension du peuple juif», comme l’explique à CNEWS Jérémie Haddad, membre du Bureau exécutif du Crif.

C’est de cette prise de conscience que le «Conseil représentatif des israélites de France», entité institutionnelle pouvant «rassembler l’ensemble des juifs, peu importe leur appartenance religieuse et leur idéologie politique» est né en 1944.

Devenu le «Conseil représentatif des institutions juives de France», le Crif est «voué à être l’interlocuteur privilégié et unique auprès des pouvoirs publics, pour l’ensemble des juifs de France et des institutions, dans toute sa diversité et sa pluralité, énumère Jérémie Haddad. Il y a vraiment de tout, des organisations sociales, politiques, religieuses, et même des mouvements de jeunesse».

Trois missions principales

Au quotidien, le Crif s’attèle à défendre trois missions principales : la lutte contre l’antisémitisme, la défense de la reconnaissance de l’Etat d’Israël et entretenir le devoir de mémoire de la Shoah. «C’est le minimum commun à toutes les institutions juives membres du Crif», explique Jérémie Haddad.

Des «piliers» d’autant plus importants, alors que les actes antisémites ont été multipliés par quatre en 2023, surtout après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Pour lutter contre cette explosion, Yonathan Arfi, président du Crif, souhaite «s’adresser à la société civile» et «pas seulement aux pouvoirs politiques». «Dans un monde de plus en plus horizontal, il faut être capable de s'adresser au plus de monde possible, même à ceux qui ne sont pas nos interlocuteurs classiques», considère Jérémie Haddad.

Cela passe, par exemple, par l’organisation d’un voyage à Auschwitz, en janvier dernier, avec des sportifs». De plus, le Crif travaille «avec l’État sur un plan de lutte contre l’antisémitisme, orienté autour de l’Éducation et de la prévention», révèle-t-il.

Le Crif travaille en effet en lien étroit avec le gouvernement et le ministère de l’Intérieur. «Le fait d’avoir un pouvoir politique qui tient à la lutte contre l’antisémitisme, c’est pour nous fondamental. Depuis 2002, peu importe les présidents, il y a eu un soutien et une volonté de combattre l’antisémitisme et ne rien laisser passer», considère Jérémie Haddad.

Sur le proche-orient, «Notre position n’a jamais changé»

Sujet qui occupe beaucoup l’actualité internationale, la situation au Proche-Orient est également très suivie par le Crif, qui assume sa ligne. «Notre position n’a jamais varié. Nous avons toujours défendu que la solution au conflit israélo-palestinien passait par une solution à deux États, c’est toujours le cas aujourd’hui», fait savoir Jérémie Haddad.

Ce dernier insiste sur la nécessité de la reconnaissance de la légitimité de l’État d’Israël à exister, dénonçant notamment La France insoumise, qui a placé Rima Hassan sur sa liste aux européennes.

«LFI se dit en faveur d’une solution à deux États mais inscrit sur sa liste une personne qui de façon explicite est en faveur d’une solution à un État», souligne Jérémie Haddad.

Ce lundi 18 mars, à l’occasion de l’anniversaire du Crif, Yonathan Arfi prendra la parole, avant le chef de l’Etat, l’occasion de revenir sur l'histoire de l’institution.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités