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Narcotrafic : 200.000 personnes concernées en France, 3,5 milliards de chiffre d'affaires… Ce qu'il faut retenir de l'audition de Bruno Le Maire au Sénat

Le ministre de l'Économie a évoqué plusieurs solutions pour lutter contre le trafic de drogue en France. [Alain JOCARD/AFP]

Entendu ce mardi 26 mars par la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, a fait part de nombreux chiffres, notamment sur le trafic ou la consommation de drogue en France.

Après Jean-François Dutheil, directeur général par intérim des douanes, et Florian Colas, directeur de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières, c’était au tour de Bruno Le Maire d’être entendu, ce mardi 26 mars, par la commission d’enquête du narcotrafic en France.

Créée à l’initiative du groupe Les Républicains en novembre 2023 en raison de l’impact du narcotrafic, notamment dans la région phocéenne, cette commission d’enquête a pu entendre les propos du ministre de l’Économie, qui a dévoilé plusieurs chiffres et mesures afin de lutter contre le trafic et la consommation de drogue dans l’Hexagone.

Des chiffres colossaux

Selon le ministre, le narcotrafic concernerait près de 200.000 personnes en France pour un chiffre d’affaires, «sous-estimé» selon lui, d’environ 3,5 milliards d’euros. «La drogue est une gangrène pour la France et les Français, une gangrène qui gagne du terrain et dont, je pense, nous n’avons pas pris toute la mesure. Le seul remède à mes yeux, c’est la tolérance zéro, pour le consommateur et le vendeur», a-t-il notamment déclaré.

Toujours d’après Bruno Le Maire, 664 tonnes de drogue ont été saisies par la douane tricolore depuis 2017, dont 92 tonnes sur l’année 2023, le tout pour des valeurs respectives de 5 milliards et 855 millions d’euros.

Le ministre de l’Économie a également évoqué la question du danger du narcotrafic, estimant qu’il «représente un danger majeur pour notre sécurité nationale», en indiquant que 315 homicides ou tentatives d’homicide survenus en France en 2023 sont liés au narcotrafic.

Au cours de son audition devant la commission d’enquête, Bruno Le Maire a dévoilé les chiffres liés aux drogues les plus répandues sur le sol français : le cannabis, qui compte près de 1,3 million de consommateurs réguliers en France, et la cocaïne, dont la consommation a été multipliée par 4 sur les vingt dernières années en Europe.

Il a également été noté que les drogues de synthèse sont en forte croissance grâce à leur coût de production très faible et que les trafiquants emploient désormais des techniques très diversifiées pour mener à bien leurs actes, comme l’emploi de sous-marins, de téléphones cryptés ou encore le blanchiment d’argent à l’aide de cryptomonnaies ou de cartes prépayées.

Des narcotrafiquants de plus en plus ingénieux

Pour lutter contre le narcotrafic en France, Bruno Le Maire a évoqué plusieurs moyens, comme l’utilisation de lecteurs de plaque pour traquer les véhicules de trafiquants ou encore des scanners pour détecter les cargaisons dans les ports.

Au niveau judiciaire et financier, Bercy a indiqué qu’il fallait s’améliorer sur l’accès aux conversations chiffrées des trafiquants de drogue, ainsi que sur le gel des avoirs de ces derniers dès l’obtention d’indices quant à une implication.

«Nous devons simplifier et accélérer les procédures pour taper plus efficacement les trafiquants au portefeuille», a-t-il déclaré, ajoutant qu’«Avec la procédure de gel administratif, on pourra donner un nom, et l’ensemble des entités qui ont connaissance d’argent, de biens, de biens immobiliers appartenant à cette personne, seront obligées de les geler. Il s’agit des banques, assurances, notaires, agents immobiliers, avocats…».

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