Aujourd’hui, les spécialistes n'hésitent plus à qualifier le stress comme l'un des maux du siècle. Du burn-out à la dépression, le stress est même suspecté d'être un facteur aggravant de certaines maladies. Pour le combattre, les solutions sont rares. La kinésiologie est une discipline, venue des États-Unis, que l'on pourrait qualifier de nouvelle si elle n'était pas née dans les années 60.
Voici un entretien avec Thierry Waymel président de la Fédération Française de Kinésiologie, FFK.
Pouvez-vous présenter la Fédération Française de Kinésiologie ?
La Fédération Française de Kinésiologie est une association de loi 1901 fondée en 1992 par Annie Chignard. C'est, tout simplement, la plus ancienne fédération de Kinésiologie de France. Aujourd'hui, elle est devenue l'organisme et l'interlocuteur principal en matière de formation professionnelle de Kinésiologie grâce à son réseau de centres de formation tissé depuis maintenant 30 ans. La qualité de la formation et son caractère professionnalisant sont au cœur de notre démarche, car, pour la FFK, c'est la condition sine qua non pour que notre profession soit reconnue par les institutions.
Quels sont vos objectifs ?
Notre mission s'articule autour de plusieurs axes. Nous avons à cœur de fédérer les centres de formation et les kinésiologues professionnels. Pour atteindre cet objectif, nous nous focalisons sur une formation associant le professionnalisme, le partage des expériences tout en intégrant les évolutions de notre métier.
Dans le même temps, nous travaillons pour parvenir à la reconnaissance du métier de kinésiologue, notamment en adoptant des blocs de compétences afin de définir clairement les compétences et le savoir-faire qu'un professionnel en kinésiologie doit acquérir durant sa formation.
Qu'est-ce que c'est la kinésiologie ?
Notre discipline est née dans les années 60 aux États-Unis. C'est une pratique professionnelle destinée à favoriser un équilibre et un bien-être mental, physique et social. Elle propose différentes techniques qui vont utiliser ce que l'on appelle le test musculaire de précision. La kinésiologie apporte un complément dans le cadre de la gestion du stress sans être une solution médicale.
Les kinésiologues ont un rôle d'éducateur et de facilitateur pour accompagner les clients dans la gestion des différentes formes de stress qui peuvent les toucher. Ils permettent d'amener les personnes à prendre conscience de leurs potentialités afin qu'elles puissent devenir acteurs de leurs progrès que cela passe par des échecs ou des succès. Il faut préciser que le kinésiologue n'émet aucun diagnostic et, si besoin est, il réorientera son client vers un spécialiste du monde médical. Pour finir, notre discipline s'adresse à tous, car on peut aussi bien retrouver le stress chez un enfant que chez un adulte.
En quoi consiste le test musculaire de précision ?
Ce test est une réponse en biofeedback, c'est-à-dire une réponse du muscle par rapport à un stress ressenti. Plus simplement, tout le monde connaît les expressions comme « les bras m'en tombent » ou « j'ai les jambes coupées », ce qu'on appelle un affaiblissement musculaire dû à un stress. Certaines personnes vont se retrouver comme paralysées ou même s’évanouir.
Le kinésiologue, en utilisant un protocole de test musculaire, peut déterminer, en mettant son client au cœur de son stress, les différentes réponses musculaires. Le protocole que nous utilisons permet de définir un muscle indicateur fiable et, ainsi, de déterminer un certain nombre d'informations sur la nature du stress. Ce dernier peut être émotionnel, structurel, biochimique, électrique, et même psychologique. Le client pourra ainsi prendre conscience des interactions de son stress et de son corps.
Pouvez-vous nous présenter votre formation ?
Tout d'abord, il est essentiel de préciser que notre discipline est pour l'instant hors-cadre. Pour la FFK, il est important de ne pas utiliser un vocabulaire médical afin d'être transparent avec nos clients. Les centres de formation adhérents doivent répondre à un certain nombre de critères, car les certificats qu'ils octroient sont transformés en attestation de compétence par la Fédération. L'objectif, pour nous, est d'être en conformité avec les exigences du Cadre Européen des Certifications afin de pouvoir être reconnus, mais aussi être transparents pour nos apprenants.
Les centres de formation agréés par la Fédération Française de Kinésiologie proposent un cursus de 800 heures qui est finalisé par un mémoire et sa soutenance, mais, aussi, par une séance pratique supervisée. Nous exigeons également cinquante comptes-rendus de séances afin que le candidat puisse démontrer à ses futurs clients qu'il a l'expérience nécessaire pour les accompagner. La Fédération, c'est aussi un suivi post-formation avec l'accompagnement des nouveaux diplômés durant deux ans et une remise à niveau tous les deux ans pour les autres.
Comment s'inscrire à la formation de la FFK ?
La formation coûte en 9 000 et 11 000 euros selon les écoles pour 800 heures de cours. Il faut préciser, par souci de transparence, que la kinésiologie n'est pas encore inscrite au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), ni au registre spécifique des formations professionnelles, ce qui l'exclut des CPF et, donc, de certains financements. Si vos lecteurs trouvent une formation de kinésiologie remboursée par les CPF, ils doivent être particulièrement prudents.
Nous vous recommandons de vous méfier des formations en ligne, car le test musculaire s’apprend par la pratique, la répétition, et c’est par l’expérience que la compétence se développera. Pour le reste, les formations sont ouvertes à tout le monde sur dossier et avec un entretien de motivation. Aujourd'hui, on compte plus de 700 apprenants dans les formations de la Fédération Française de Kinésiologie.
[En partenariat avec Scribeo]
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