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Vidéo : «le renouveau», un documentaire sur la réinvention de la fête à Paris

Depuis quelques années, les nuits parisiennes vivent une petite révolution. Sous l'impulsion de collectifs d'amateurs, les soirées électro - parfois devenues journées - sont sorties des clubs, investissant de nouveaux lieux et réinventant la fête. Le documentaire «le renouveau» donne la parole à celles et ceux qui incarnent ce mouvement.

A l'origine de ce film, l'équipe du Webzine d'actualités musicales Utopie Tangible s'est donnée pour objectif de capter un phénomène né à la fin des années 2000 et qui semble atteindre aujourd'hui son apogée. Comme l'expliquent les intervenants, ce «renouveau» dont il est question désigne une volonté d'inventer une nouvelle manière de faire la fête, née en réaction à l'ennui généralisé qui prévalait à Paris au tournant du siècle.

Sortir la fête des clubs

Car après l'interdiction des premières fêtes techno dans les années 90, puis la chasse faite par les pouvoirs publics aux free parties (les fameuses «raves», qui investissaient la plupart du temps des champs à la campagne), la nuit parisienne s'était normalisée, au point d'être cantonnée aux clubs. Et les conflits de plus en plus fréquents avec le voisinage à cause du bruit avaient poussé nombre d'organisateurs de soirées à jeter l'éponge, à tel point qu'un manifeste intitulé «quand la nuit parisienne se meurt» avait vu le jour, résumant bien le désarroi qui prévalait à l'époque. 

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A cette époque, les jeunes parisiens étaient contraints de s'offrir des week-ends à Londres, Barcelone et surtout Berlin pour trouver des espaces de liberté ou la notion de fête était déconnectée des impératifs économiques et des interdictions en tous genres. Profitant de l'immense terrain de jeu que représente encore aujourd'hui la capitale allemande, les fêtards découvraient des lieux insolites (friches industrielles, terrains vagues...) et ouverts, avec des espaces pour danser, se relaxer, discuter et s'amuser, de manière libre et spontanée, et ce parfois des week-ends entiers, sans interruption. 

Un esprit libertaire

C'est cet esprit «berlinois», d'inspiration libertaire, qui a inspiré des collectifs comme Alter Paname, OTTO 10, Microclimat ou encore La Mamie's, et des artistes comme Romain Play et Benedetta, qui forment le Camion Bazar. En cherchant de nouveaux lieux, ils se sont rapidement rendus compte que si Paris intra muros manquait d'espace, le «Grand Paris», la banlieue, regorgeait de zones et d'endroits à explorer. «Les organisateurs n'hésitent pas à sortir des clous et partir en banlieue à la recherche de lieux insolites comme La Ferme du bonheur à Nanterre. Nous voulions montrer l'ambiance festive et bon enfant de ces évènements», explique Leny Decret, co-réalisateur du «Renouveau» et membre d'Utopie Tangible.

Investissant des lieux comme le 6B à Saint-Denis ou des lieux éphémères redécorés pour l'occasion, ces activistes de la fête ont redonné des couleurs aux nuits, ou devrait-on dire aux week-ends, à Paris. «Un club c'est froid, c'est plus difficile de créer un univers, expliquent Benedetta et Romain Play du Camion Bazar, qui ont crée autour des DJ Sets de Romain Play un véritable univers avec déguisements et animations en tous genres. Depuis que nous sommes arrivés à Paris il y a six ans, on a vu cette progression arriver, les fêtes d'après midi (...) les jeux, le public qui vient déguisé, qui est acteur de la fête». 

En décidant de filmer ce «renouveau», Utopie Tangible nous rappelle que même derrière des mouvements festifs se cachent souvent des enjeux politiques, économiques et philosophiques. Les parents des jeunes gens interrogés dans le film, qui pour certains ont vécu à l'époque de Woodstock et du Flower Power, ne nous contrediront pas. 

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