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"J’aimerais bien revenir le samedi soir à la télévision"

THOMAS SAMSON / AFP

Sébastien Cauet fête les 10 ans de la création de La méthode Cauet sur TF6. L’occasion pour les téléspectateurs de revivre les meilleurs moments d’une émission incontournable à l’époque.

 

Pourquoi célébrer cet anniversaire ?

Beaucoup de gens nous demandaient les images sur internet – qu’on a toutes fait enlever – alors on s’est dit qu’on allait les ressortir en créant une chaîne sur YouTube. Puis on s’est dit que c’était dommage d’avoir ces 280 émissions et de ne pas les proposer à des chaînes. Et TF6 nous a commandé trois soirées spéciales. 

                   

Cela vous a fait quoi de vous replonger dans les archives ?

Je me suis surpris à revoir des choses que j’avais oublié. Mais alors complètement. Quand je les ai vu je me suis dit : «Mais ce n’est pas moi ça ?! Je m’en souviendrais si je l’avais fait». Il y a aussi l’idée de montrer à une génération un peu plus jeune - qui me connaît sur Internet, à la radio, ou sur NRJ12 mais qui n’avait jamais vu La Méthode Cauetqu’on a fait beaucoup d’émissions qui ont peut être inspiré pas mal de gens derrière.

 

Y a-t-il une pointe de nostalgie quand vous y repensez ?

Non je n’ai pas de nostalgie. Plutôt une satisfaction. Je me dis que c’était extrêmement plaisant d’avoir des délires – et c’est un peu ce que j’ai retrouvé avec mon one-man-show – d’avoir la liberté d’avoir une idée, de la filmer, de la diffuser et de faire rire les gens. Le plus gros souvenir que j’ai, c’est ça.

 

Où en est votre carrière d’humoriste ?

Ecoutez (rire), elle débute. Je suis un enfant, j’ai deux ans, donc je commence seulement à marcher. On commence à se tenir debout et à faire des trucs, mais on est encore loin d’avoir la taille adulte. Avec une satisfaction incroyable, peut être via la notoriété et en même temps la qualité du spectacle – et je dirais même surtout – j’ai la chance d’avancer beaucoup plus vite, d’avoir une sorte de «croissance extra-terrestre» si vous voyez ce que je veux dire.

Au tout début, il y a deux ans, on remplissait des salles de 250 places, puis de 400, et maintenant de 800, 900, 1.000. Là, on est en tournée jusqu’en février, on a des dates qui sont pleines. Je suis heureux de ça. Et ce n’est pas pour la performance. C’est plutôt le fait d’avoir réussi un pari qui était loin d’être gagné. Et voir cette augmentation de taille de salle en seulement deux ans, oui, ça me fait plaisir. On est sur le bon chemin.

 

La scène vous plaît toujours autant ?

Oui. Là je n’ai plus l’angoisse du spectacle car je connais sa qualité, sa force et je sais que les gens, même les plus réfractaires, rient de bon cœur. Maintenant je repars sur l’angoisse du numéro 2. C'est-à-dire que ce que j’ai ressenti pour le 1er spectacle, je commence à l’avoir pour le deuxième.

La question, ce n’est pas tant ce que je vais dire – parce que j’ai stocké beaucoup d’idées – c’est plutôt comment je vais le dire, avec quelle interprétation, pour être dans la suite du premier tout en étant différent. Je suis dans ces considérations là (rires).

 

Vous avez lancé récemment sur votre chaîne YouTube la web-série «Cauet OFF» avec la complicité de votre équipe d’NRJ. Vous avez une idée derrière la tête ?

C’est la même chose qu’au moment où j’ai lancé mon 'One-man-show', mais avec un peu moins de risques quand même (rires) et d’enjeux. L’idée était de lancer au milieu des autres vidéos une fiction plus scénarisée, plus léchée, avec les codes d’une série, pour voir un peu comment le public réagirait. Pour ne rien vous cacher, c’est un peu un test.

On a déjà tourné la deuxième, qui est mieux que la première pour être très honnête, mais je voulais lancer ça pour voir comment réagirait le premier public, celui qui nous suit sur Internet, avant de peut-être trouver un moyen de toucher le grand public. Je m’en sers vraiment comme d’un laboratoire.

 

Vous êtes souvent critiqué pour votre humour potache. Cela vous dérange ?

L’image que vous voulez donner ne peut pas vous poser un problème. Personne ne m’a forcé à faire cela. Ce que j’ai fait, je l’ai fait parce que j’avais envie, à certains moments de ma vie, d’amuser, et peut être quand j’étais plus jeune de choquer. C’est aussi une façon de sortir du lot. Si vous êtes juste souriant, vous n’êtes qu’un humoriste ou un animateur parmi tant d’autres. Si d’un seul coup vous avez une particularité que certains vont adorer, ou critiquer, au moins cela vous permet de sortir du lot, vous n’êtes pas le même que les autres et cela vous permet d’avoir une carrière différente.

Ce qui est juste un peu dommage, et réducteur, c’est de ne penser qu’on ne peut faire que ça. De se dire « tiens, il est potache donc il ne fera que ça ». Ce serait dommage parce que c’est faux. Et c’est là que j’arrive à surprendre les gens. C’était le cas avec Tournez manège (TF1). Quand j’ai commencé, tout le monde disait que j’étais fait pour parler aux jeunes à 23h, que personne ne me regarderait à 18h. Et quand on a fait 38% de part d’audience avec la première émission, les gens ont changé d’avis. J’aime bien surprendre.

 

Votre nom revient avec insistance pour animer une émission en access, sur W9 et NRJ12 notamment. Qu’en est-il réellement ?

Quand on est en discussion avec des gens, parfois la rapidité d’Internet voudrait que, tout de suite, les choses soient conclues. Malheureusement, ou heureusement, les choses ne se font pas si vite. Il y a d’autres considérations, comme le temps que cela prend, le budget, la durée, les autres engagements que j’ai, etc… les choses ne sont pas si simples que ça.

Et puis ce n’est pas parce qu’on vous a passé un coup de fil que vous devez dire oui. Je suis le premier surpris de voir certaines annonces alors que, ni moi, ni mes équipes, ne les avons faits. Mais comme on croit savoir, on écrit plus rapidement que son ombre. Des fois, c’est bien avancé, puis des fois non, et des fois je n’ai pas envie. C’est un détail important (rires).

Nous ne sommes pas des mercenaires, en tout cas moi je n’en suis pas un. Quand j’arrive sur un média, j’aime aller jusqu’au bout. Je vais vois faire une confidence que je n’ai jamais faite, mais lors de ma deuxième année chez NRJ, deux autres radios sont venus me chercher en me demandant d’aller travailler chez elles, en me proposant un très bon contrat, et j’ai refusé. Parce que je trouvais que je n’avais pas fini ce que je voulais faire sur NRJ. Pour moi, ce n’était pas correct de partir si vite.

 

L’access est un défi que vous avez envie de relever ?

Pour moi, si vous arrivez avec la bonne émission, les gens viendront. C’est comme les étalages des supermarchés, il y a toujours de la place pour un nouveau produit. Mais vous savez, il n’y a pas que ça qui me plaît. Je me dis que j’aimerais bien reprendre, pourquoi pas, des samedis soirs à la télévision où il y a des choses à créer.

 

N’est-ce pas étonnant de voir les discussions se concentrer sur des émissions qui dépassent, peu ou prou, le million de téléspectateurs alors que le leader incontesté reste ‘Le Juste prix’ de TF1 qui dépassent régulièrement les 4 millions.

Je suis d’accord. Je suis étonné par l’énergie fournit à regarder qui a gagné ou perdu 10 000 téléspectateurs alors que d’autres font des millions et personne ne parle d’eux. C’est une tranche que tout le monde regarde à la loupe. Je ne suis pas persuadé qu’il y ait des millions de gens à faire. Je pense qu’à un moment donné, on est vite au maximum.

C’est pour ça que je regarde plutôt des tranches qu’on a un peu laissé tomber le samedi soir, bizarrement, depuis des années. On en parle plus. Moi je me dis que cette tranche, elle peut revivre. C’est intéressant de voir ce qu’il est possible de faire d’autre à la télévision parce que, bon, on ne va pas se battre 107 ans sur le 19h. On sait tous qu’il va y avoir des morts, on sait tous qu’il y aura des gens qui ne reviendront pas la saison prochaine, on sait tous que certains vont s’essouffler, voilà, c’est la vie de la télévision.

 

La méthode Cauet, les 10 ans, mercredi 30 octobre à 20h50 sur TF6.

 

L’humour de Cauet se décline sur scène.

 

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