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Tadjikistan : Amnesty dénonce le recours courant à la torture

Un policier en patrouille dans une rue de Douchanbé, au Tadjikistan, le 4 novembre 2006[AFP/Archives]

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International dénonce le recours courant à la torture et aux violences par les forces de l'ordre au Tadjikistan, dans un rapport rendu public jeudi.

"La torture, les violences et autres mauvais traitements sont la routine dans les lieux de détention au Tadjikistan, et se répandent dans un contexte de corruption généralisée et d'impunité", déclare l'ONG dans un communiqué présentant ce rapport.

"Décharges électriques, eau bouillante, étouffement, coups, brûlures de cigarette, viol et menace de viol : le seul moyen d'y échapper est de signer des aveux ou parfois de payer un pot-de-vin", affirme l'expert d'Amnesty pour cette ex-république soviétique d'Asie centrale, Rachel Bugler.

"Bien trop souvent, ces traitements mènent à la mort des personnes détenues", sans que ces décès ne suscitent d'enquêtes réelles ni de poursuites, ajoute Mme Bugler.

Selon Amnesty, les forces de l'ordre du Tadjikistan visent en particulier "les membres de mouvements, de groupes ou de partis islamiques", considérés comme représentant une menace pour la sécurité de l'Etat dans ce petit pays montagneux voisin de l'Afghanistan.

L'ONG souligne que le nombre de cas de tortures policières est sous-évalué en raison de la peur des victimes, qui craignent des représailles.

Amnesty cite le procureur général adjoint du Tadjikistan, selon lequel il y a eu en 2011 seulement cinq cas confirmés de torture, alors que les défenseurs des droits de l'Homme font état de dizaines de cas.

L'organisation appelle les autorités du Tadjikistan à condamner l'usage de la torture, à réformer la législation de manière à protéger les droits des personnes détenues et à permettre aux victimes de faire traduire les coupables devant la justice.

Le Tadjikistan est la plus pauvres des anciennes républiques de l'ex-URSS, et est dirigé d'une main de fer par le président Emomali Rakhmon, au pouvoir depuis 1992.

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