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La crise malgache suspendue à un face-à-face

Andry Rajoelina, le président de transition, avant son départ pour le face-à-face. [ANDREEA CAMPEANU / AFP]

La grave crise politique qui secoue Madagascar depuis trois ans trouvera-t-elle une issue ce mercredi ? Le président déchu Marc Ravalomanana et celui qui l'a renversé en 2009, le président de la Transition Andry Rajoelina ont entamé ce jour sur un îlot isolé des Seychelles, un face-à-face inédit et crucial.

Le face-à-face a débuté en présence du président sud-africain Jacob Zuma, qui dirige la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), et le président seychellois James Michel. Ces médiateurs espèrent parvenir lors de cette rencontre à huis clos, à un "accord final" entre les deux hommes, décisif pour l'avenir politique de Madagascar. La SADC fait pression sur les deux hommes pour qu'ils parviennent à ce fameux accord d'ici au 31 juillet, sous peine de désavouer le responsable d'un éventuel échec qui se retrouverait de fait isolé du processus de sortie de crise.

Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina doivent notamment tenter de lever les blocages en vue de l'organisation des élections censées mettre un terme à la transition à Madagascar. Parmi les principaux sujets de discorde : le retour au pays du président déchu, exilé en Afrique du Sud, ses démêlés avec la justice et la question des candidatures à la future élection présidentielle, qui pourrait avoir lieu en mai ou juin 2013.

Marc Ravalomanana a toujours annoncé qu'il reviendrait à Madagascar pour se présenter à l'élection. Mais il a été condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace après la mort de plusieurs dizaines de manifestants en 2009. Le président déchu conteste cette condamnation, prononcée selon lui par une cour incompétente pour juger un chef d'Etat.

Plusieurs accords avaient déjà été signés par les deux protagonistes mais aucun n'avait permis de trouver une issue. Ainsi, la "feuille de route" de septembre 2011 n'avait débouché sur aucun progrès notable pour le pays.

Crise politique, économique et sociale

La crise malgache est profonde : la crise politique qui est née avec la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina alors maire d'Antananarivo lors de la révolte populaire de 2009, s'est doublée de vastes problèmes économiques et sociaux. Les aides au développement venues de l'étranger ont été suspendues depuis 2009. Le nombre d'emplois perdus est estimé à 200.000 et 81% de la population vit avec moins de 1 euro par jour. Madagascar connaît également l'un des taux de malnutrition les plus élevés au monde. L'Unicef estime par exemple que 52% des enfants en souffrent. 

Les violences se poursuivent également dans le pays. Ainsi, dimanche à la veille de son départ pour les Seychelles, Andry Rajoelina a été confronté à une mutinerie sur une base militaire d'Antananarivo. La mutinerie, qui a fait trois morts dont son meneur, a été rapidement matée. 

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