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Le Tadjikistan déclare un cessez-le-feu après des combats meurtriers

Des soldats tadjik, le 1er janvier 2012 à l'aéroport de Douchanbé[AFP/Archives]

Les autorités du Tadjikistan ont déclaré mercredi un cessez-le-feu temporaire dans la région du Badakhchan (est), frontalière de l'Afghanistan, pour entamer des négociations au lendemain de violents combats entre soldats et rebelles qui ont fait au moins 42 morts.

Des pourparlers ont lieu entre une délégation menée par le ministre tajdik de la Défense, Cherali Khaïroullaïev, et des représentants de Khorog, chef-lieu de la région de Badakhchan où se sont concentrés les combats la veille, a déclaré à l'AFP une source militaire.

Les autorités ont annoncé un cessez-le-feu de quatre heures qui devait se terminer en début d'après-midi, mais selon le site d'informations tadjik Asia Plus, le président Emomali Rakhmon a ordonné sa prolongation. Cette information n'a pas pu être confirmée, dans l'immédiat, auprès de la présidence à Douchanbé.

Selon Asia Plus, le chef de la région du Badakhchan, Kodir Kossim, a lu un message de M. Rakhmon à la population, dans lequel il explique sa décision par la nécessité d'assurer l'évacuation des blessés et des morts, dont les corps risquent de "se décomposer dans les rues".

Le bilan officiel fait état de 12 soldats et 30 rebelles tués, et 23 militaires blessés dans les combats mardi, mais selon des informations impossibles à vérifier dans cette région montagneuse bouclée par les forces de l'ordre, le nombre total de victimes dépasserait la centaine.

Une vingtaine de civils ont été tués, affirme Asia Plus en citant son correspondant dans la ville de Khorog. De leur côté, les autorités ne font état d'aucune victime parmi la population.

Les affrontements se sont produits lors d'une opération lancée par les forces de l'ordre après le meurtre samedi du chef des services de sécurité de la région du Badakhchan, Aboudollo Nazarov.

Dans les négociations entamées après le cessez-le-feu, les autorités tadjikes exigent notamment la reddition de quatre suspects du meurtre du chef des services de sécurité de la région du Badakhchan, selon la source militaire.

Le général Aboudollo Nazarov, qui avait été vice-président du Comité d'Etat pour la sécurité nationale avant d'être nommé chef de ce service au Badakhchan, a été tué samedi à l'arme blanche.

Les autorités ont d'abord fait porter la responsabilité de ce meurtre à un gang de trafiquants de tabac, mais mettent désormais en cause Tolib Ayombekov, un ancien commandant rebelle de la guerre civile.

Selon des informations non confirmées, Tolib Ayombekov a fui en Afghanistan, tandis que l'un de ses fils a été tué dans les combats.

Au cours d'un entretien téléphonique mercredi entre le président Rakhmon et son homologue afghan, Hamid Karzaï, les deux dirigeants se sont accordés pour renforcer la sécurité à la frontière entre les deux pays, selon la présidence tadjike.

Des responsables tadjiks ont indiqué de leur côté que plusieurs centaines de militaires avaient été dépêchés en renforts mercredi dans la région du Badakhchan, et que d'autres effectifs supplémentaires étaient prêts à partir.

Le Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale qui a une frontière poreuse de 1.340 km avec l'Afghanistan, a connu après la chute de l'URSS en 1991 et jusqu'en 1997 une guerre civile sanglante entre le pouvoir et des combattants islamistes.

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