En direct
A suivre

Brahimi nommé médiateur pour la Syrie où les combats font rage

Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a accepté vendredi de prendre le relais de Kofi Annan comme médiateur international dans le conflit en Syrie où des combats entre l'armée et des insurgés dans la capitale et à Alep ont encore fait des dizaines de morts.[AFP] Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a accepté vendredi de prendre le relais de Kofi Annan comme médiateur international dans le conflit en Syrie où des combats entre l'armée et des insurgés dans la capitale et à Alep ont encore fait des dizaines de morts.[AFP]

Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a accepté vendredi de prendre le relais de Kofi Annan comme médiateur international dans le conflit en Syrie où des combats entre l'armée et des insurgés dans la capitale et à Alep ont encore fait des dizaines de morts.

Ancien chef de la diplomatie algérienne, M. Brahimi, 78 ans, a accepté de prendre la difficile succession de Kofi Annan au lendemain de la décision du Conseil de sécurité de mettre fin à la mission des observateurs de l'ONU qui étaient chargés de surveiller un cessez-le-feu jamais appliqué.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à un soutien international "fort, clair et unifié" à M. Brahimi alors que les divisions persistantes des grandes puissances sur le dossier syrien avaient conduit M. Annan à jeter l'éponge le 2 août.

Le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie a déclaré qu'il était peu confiant quant à ses chances de mettre fin au conflit qui déchire le pays. "Ce en quoi je suis confiant, c'est que je vais faire tout mon possible, je vais vraiment faire de mon mieux", a néanmoins ajouté le successeur de Kofi Annan interrogé sur la chaîne française France 24.

La Chine s'est félicitée samedi de la nomination de M. Brahimi, promettant son soutien et sa coopération pour sa mission.

La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a affirmé que les Etats-Unis sont "prêts à soutenir" le nouveau médiateur.

"Le Royaume-Uni soutient pleinement la nomination de M. Brahimi et salue la grande expérience qu'il apporte à ce rôle important pour rechercher une solution politique à la violence en Syrie", a indiqué le secrétaire d'Etat pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord Alistair Burt.

Sur le terrain, des combats ont éclaté vendredi près de l'aéroport militaire de Mazzé, dans la banlieue ouest de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), preuve d'une résistance rebelle dans la capitale malgré les nombreux communiqués des autorités assurant que la ville avait été "nettoyée des terroristes".

Plusieurs quartiers du sud de Damas ont également été bombardés par l'armée, d'après l'OSDH qui rapporte la mort de 72 personnes, dont 43 civils, pour vendredi.

A Alep, insurgés et forces armées se livraient toujours bataille pour le contrôle de cette ville stratégique située à 355 km au nord de Damas et proche de la frontière turque, en proie à des combats depuis près d'un mois.

Plusieurs quartiers où les rebelles sont retranchés étaient bombardés tandis que des combats se déroulaient dans d'autres secteurs de la métropole, selon l'OSDH qui tire ses informations d'un réseau de militants et de témoins.

Tensions accrues au Liban

Comme tous les vendredis depuis le début de la révolte il y a 17 mois, des manifestations ont été organisées, malgré la répression, un peu partout en Syrie sous le slogan "avec une Armée syrienne libre (ASL) unie, la victoire est assurée", en référence aux insurgés qui combattent les troupes du régime.

Dans les provinces d'Alep (nord), en partie sous contrôle rebelle, et de Deraa (sud), foyer de la révolte, des "manifestations massives" ont eu lieu pour réclamer le départ du président Bachar al-Assad, selon l'OSDH.

Dans la ville d'Idleb, les forces de l'ordre ont encerclé les mosquées pour empêcher les fidèles de défiler dans la rue, selon l'OSDH.

Les violences en Syrie, qui ont fait plus de 23.000 morts en 17 mois, font de plus en plus craindre une propagation du conflit au Liban voisin où des dizaines de Syriens et deux Turcs ont été enlevés cette semaine par des hommes armés chiites en représailles aux rapts de certains de leurs coreligionnaires en Syrie.

L'ambassade américaine à Beyrouth a fait état de "menaces d'attaques accrues contre les citoyens américains au Liban" et la Turquie a appelé ses ressortissants à ne pas se rendre au pays du Cèdre, peu après des appels lancés par cinq monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, qui ont demandé à leurs ressortissants de quitter le Liban.

Allié de l'Iran et du régime syrien, le chef du Hezbollah chiite libanais, Hassan Nasrallah, a déclaré que son mouvement armé n'avait "pas pu contrôler les réactions" des preneurs d'otages chiites au Liban. Le Hezbollah a été accusé par Washington de jouer "un rôle central" dans la répression en Syrie.

Une diplomatie divisée

Preuve des divergences persistantes au sein de la communauté internationale, une réunion à l'ONU du groupe d'action international sur la Syrie a été boudée par les Occidentaux et annulée vendredi par Moscou. Alliés de Damas, les Russes avaient appelé à une telle réunion après la décision du Conseil de sécurité de mettre fin à la mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus).

"A ce stade, on ne voit pas bien l'intérêt d'une telle réunion: les divisions sont si fortes qu'il n'y a aucune chance pour que ce groupe d'action international trouve un accord politique sur la Syrie", a expliqué un diplomate à New York.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est déclaré hostile à la création de zones d'interdiction de vol au-dessus de la Syrie "sous prétexte de crise humanitaire", dans une interview qui doit être diffusée samedi par la chaîne de télévision Sky News Arabia. Moscou reste le plus fort soutien du régime syrien et a mis son veto à trois reprises avec Pékin à des résolutions du Conseil de sécurité menaçant Damas de sanctions.

Principal allié régional de Damas, Téhéran a pour sa part annoncé avoir accepté une proposition du président égyptien Mohamed Morsi pour la création d'un groupe de contact sur la Syrie avec l'Egypte, l'Iran, mais aussi l'Arabie saoudite et la Turquie, deux pays qui soutiennent les insurgés.

Achevant en Turquie une tournée régionale qui l'a conduit en Jordanie et au Liban, trois pays accueillant des dizaines de milliers de réfugiés syriens, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a haussé le ton contre Bachar al-Assad, le qualifiant de "bourreau" et espérant que son régime serait "abattu rapidement".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités