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Capriles veut chasser un Chavez "malade de pouvoir"

Henrique Capriles Radonski, l'opposant à Hugo Chavez pour la présidentielle vénézuelienne , à Puerto Ayacucho le 1er octobre 2012 [Leo Ramirez / AFP] Henrique Capriles Radonski, l'opposant à Hugo Chavez pour la présidentielle vénézuelienne , à Puerto Ayacucho le 1er octobre 2012 [Leo Ramirez / AFP]

A cinq jours de la présidentielle au Venezuela, le principal candidat de l'opposition, Henrique Capriles, ne cache pas son impatience de voir tomber son rival, Hugo Chavez, qu'il accuse d'être "malade de pouvoir" après 14 ans passés à la tête de ce pays.

"Notre peuple continue à aspirer au changement. Mais ce qui a changé est le candidat du gouvernement. J'ai assisté à un leadership messianique, égocentrique et malade de pouvoir", affirme Henrique Capriles dans un entretien exclusif avec l'AFP après un meeting à Puerto Ayacucho, dans le sud du Venezuela.

"Tous les leaders du monde qui finissent malades de pouvoir terminent mal", a insisté le jeune ex-gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), le deuxième le plus peuplé de ce pays.

A moins d'une semaine de l'élection, Hugo Chavez, 58 ans, demeure favori dans la course à sa succession, mais son principal adversaire a considérablement réduit l'écart dans les enquêtes d'opinion à la faveur d'une longue campagne de terrain.

Les derniers sondages placent toujours le président sortant en tête, avec plus de 49% des suffrages contre 39% à M. Capriles, mais révèlent qu'il y a toujours près de 12% d'indécis parmi les quelque 19 millions d'électeurs inscrits.

Agé de 40 ans, M. Capriles s'est lancé cette semaine dans une dernière tournée marathon. A peine a-t-il bouclé son meeting dans l'Etat d'Amazonas (sud) qu'il grimpe dans une fourgonnette blindée, change de chemise, celle-ci étant trempée de sueur, et file vers l'Etat voisin de Bolivar (sud-est).

Dans cette dernière ligne droite, l'opposant cherche à convaincre les indécis et durcit nettement son discours à l'endroit de celui qu'il ne cite jamais nommément.

La politique de Chavez "relève du fascisme"

"Aujourd'hui, si tu ne portes pas la chemise de couleur (rouge des chavistes), tu es exclu" des programmes sociaux financés par la rente pétrolière, un des piliers de la politique de M. Chavez, ce qui "pour moi relève du fascisme", affirme-t-il sans ambages.

Jeune célibataire investi en février par les principaux partis d'opposition, M. Capriles se targue de n'avoir jamais perdu une élection et souligne que c'est la première fois depuis 1998 que l'opposition est véritablement en position de battre l'animal politique Hugo Chavez.

"Jamais ceux qui ne militent pas en faveur de ce projet (chaviste) n'ont eu ce processus d'intégration pour aboutir à l'unité parfaite d'un point de vue électoral", se réjouit le candidat de la Table de l'unité démocratique (MUD), coalition d'une trentaine de partis d'opposition.

Appliquant une stratégie qui avait permis à Hugo Chavez de gagner sa première présidentielle en décembre 1998, M. Capriles a fait une campagne de porte à porte sur tout le territoire, visitant pas moins de 300 localités, alors que son adversaire a dû limiter ses apparitions en public en raison de son cancer diagnostiqué en juin 2011.

Le programme de l'opposant se veut simple et pragmatique. Il propose avant tout d'en finir avec la violence qui ravage ce pays affichant le taux d'homicide le plus élevé d'Amérique du Sud (50 pour 100.000 habitants en 2011).

Parmi ses principaux chevaux de bataille figurent également le retour à l'économie de marché, selon lui mise à mal par les nationalisations, expropriations ou autres subventions, ainsi que la relance de l'emploi.

M. Capriles s'est aussi engagé à poursuivre les populaires programmes sociaux engagés par son rival, mais compte les améliorer.

Interrogé sur son éventuelle cohabitation avec la plupart des institutions aujourd'hui dominées par le camp chaviste, M. Capriles préfère repousser l'échéance et promet d'y répondre le 8 octobre... au lendemain du scrutin.

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