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Roumanie : Victor Ponta nommé Premier ministre

Le Premier ministre roumain, Victor Ponta, le 12 juillet 2012 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP/Archives] Le Premier ministre roumain, Victor Ponta, le 12 juillet 2012 à Bruxelles [Georges Gobet / AFP/Archives]

Le président roumain Traian Basescu a chargé lundi son rival, le Premier ministre sortant Victor Ponta, de former un nouveau gouvernement, éloignant les craintes d'une nouvelle crise politique dans le plus jeune Etat membre de l'Union européenne.

La coalition de centre gauche conduite par M. Ponta, l'Union sociale-libérale (USL), a remporté une large victoire aux élections législatives du 9 décembre avec près de 60% des voix.

"Etant donné que les représentants des partis politiques ayant participé lundi aux consultations ont formulé une seule proposition, M. Basescu a désigné M. Victor Ponta comme candidat au poste de Premier ministre", a annoncé la présidence dans un communiqué.

Le président avait à plusieurs reprises laissé entendre qu'il ne reconduirait pas dans ses fonctions M. Ponta, le qualifiant de "mythomane" et l'accusant de tenir un double langage sur l'ancrage européen de la Roumanie, pro-européen à l'étranger, plus nationaliste à l'intérieur.

Mais nombre d'analystes politiques ont estimé qu'un refus de nommer M. Ponta constituerait un "abus de pouvoir" qui plongerait la Roumanie dans une nouvelle crise après les turbulences de cet été.

Deux mois à peine après être arrivé au pouvoir à la suite d'une motion de censure, l'USL avait tenté de destituer le chef de l'Etat, s'attirant les critiques virulentes de Bruxelles et des Etats-Unis.

M. Basescu a évité lundi d'annoncer personnellement la désignation du nouveau Premier ministre, laissant le soin à son service de presse de diffuser un simple communiqué.

La cohabitation entre les deux hommes s'annonce houleuse, même si M. Ponta a assuré que la hache de guerre avait été enterrée et qu'il travaillerait sans problème avec M. Basescu, dont le mandat court jusqu'à la fin 2014.

"La désignation du Premier ministre reflète la volonté de l'électorat roumain", a déclaré M. Ponta aux journalistes, se félicitant de ce "retour à la normale" dans la vie politique roumaine.

Le Premier ministre désigné dispose désormais de 10 jours pour demander le vote de confiance du Parlement sur son équipe.

"Je suis prêt à soumettre jeudi au Parlement la formation du gouvernement, les noms des candidats aux postes de ministres et le programme du gouvernement", a-t-il indiqué.

"Vendredi on peut avoir le vote du Parlement. S'il est favorable, le nouveau gouvernement pourra prêter serment dans la soirée et se réunir pour le premier conseil des ministres samedi", a souligné M. Ponta.

Les formations membres de l'USL --les sociaux-démocrates (PSD, gauche) de M. Ponta, les libéraux (PNL, droite) et le petit Parti conservateur (PC)-- ont déjà amorcé des pourparlers sur le partage des ministères.

Une participation au gouvernement de l'Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR, le parti de la minorité hongroise, défendue par M. Ponta a finalement été exclue vendredi en raison de l'opposition de ses alliés libéraux.

Le gouvernement Ponta numéro deux devra se pencher sur l'économie, alors que la Roumanie, deuxième pays le plus pauvre de l'UE, peine à renouer avec une croissance durable.

M. Ponta a déjà annoncé qu'il entendait négocier un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne, lorsque l'arrangement en cours expirera en mars, afin de rassurer les investisseurs sur la poursuite des réformes.

Un premier test des intentions du nouveau gouvernement sera le projet de budget 2013 qui devrait être soumis au Parlement à la mi-janvier.

La lutte contre la corruption et la poursuite de la réforme de la justice devraient également figurer parmi les priorités du nouvel exécutif alors que la Commission européenne qui surveille de près ce dossier doit publier prochainement un rapport crucial concernant l'ambition de Bucarest de rejoindre l'espace Schengen de libre circulation.

Les Etats-Unis ont rappelé la semaine dernière qu'ils attendaient que la Roumanie "tienne ses promesses" en matière de respect de l'Etat de droit et de réformes économiques pour éviter de "rejouer" la crise de l'été.

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