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Brahimi demande un changement "réel" en Syrie

Lakhdar Brahimi  le 27 décembre 2012 lors d'une conférence de presse à Damas. [ / AFP] Lakhdar Brahimi le 27 décembre 2012 lors d'une conférence de presse à Damas. [ / AFP]

L'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé jeudi à la formation d'un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs en Syrie avant la tenue d'élections, soulignant que le changement dans le pays, en proie à un conflit meurtrier depuis 21 mois, devait être "réel".

Il n'a pas clairement indiqué quel serait le sort du président Bachar al-Assad, au moment où la Russie démentait l'existence d'un accord avec les Etats-Unis sur son maintien jusqu'au terme de son mandat en 2014 sans possibilité de se représenter.

La France a aussitôt répliqué que M. Assad, "qui porte la responsabilité des 45.000 victimes de ce conflit, ne peut faire partie de la transition politique".

"Le changement réclamé ne doit pas être cosmétique, le peuple syrien a besoin et réclame un changement réel et tout le monde comprend ce que cela veut dire", a dit M. Brahimi évoquant un possible changement de système politique en Syrie.

Lakhdar Brahimi et Sergueï Lavrov le 29 octobre 2012 à Moscou [Kirill Kudryavtsev / AFP/Archives]
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Lakhdar Brahimi et Sergueï Lavrov le 29 octobre 2012 à Moscou
 

Il a ainsi appelé à "former un gouvernement ayant tous les pouvoirs" durant la transition qui prendra fin avec des élections "présidentielles s'il y a accord pour conserver un régime présidentiel" ou "parlementaires s'il y a accord pour un changement vers un régime parlementaire", a-t-il dit sans préciser d'échéance.

M. Brahimi, qui n'a jusqu'ici pas obtenu l'assentiment de Damas ou de l'opposition à un plan de sortie de crise, a assuré qu'il n'avait aucun "projet complet" pour le moment, menaçant toutefois de recourir au Conseil de sécurité de l'ONU, jusqu'ici paralysé par les veto russe et chinois.

Transistion

Le médiateur a de nouveau évoqué l'accord sur les principes d'une transition en Syrie adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie. Pour lui, il y a dans ce texte "suffisamment d'éléments pour négocier une sortie de crise au cours des prochains mois".

Les membres de ce Groupe divergent toutefois sur l'interprétation de cet accord qui ne contient aucun appel au départ de M. Assad. Washington estime qu'il ouvre la voie à l'ère "post-Assad", tandis que Moscou et Pékin affirment qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir.

M. Brahimi a enfin démenti la mise au point d'un plan de règlement russo-américain, dont la Russie a également nié l'existence.

Un porte-parole des Affaires étrangères russes a également affirmé qu'"il n'y a pas eu et il n'y a pas" de plan russo-américain sur un gouvernement de transition, avec maintien de M. Assad jusqu'aux prochaines élections présidentielles, comme l'affirmaient des informations de presse.

"Placer le départ d'un président élu en pierre angulaire de tout dialogue est une violation de tous les accords obtenus" à Genève, a-t-il ajouté, prévenant que "si l'objectif est d'obtenir la tête du président, c'est la poursuite du bain de sang et une responsabilité colossale pour ceux qui poursuivent de tels buts".

 
 

Alors que l'ONU a récemment dénoncé un conflit désormais "ouvertement communautaire" en Syrie, M. Brahimi a estimé que "les divisions étaient au début politiques (...) mais elles prennent désormais une forme affreuse, celle des affrontements confessionnels".

Sur le terrain, les violences se poursuivaient, faisant 16 morts selon un bilan provisoire, notamment lors de raids aériens meurtriers, au lendemain de la mort de 121 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Parmi eux figure le citoyen-journaliste Abou Yazen al-Hamoui qui travaillait comme fixeur pour une équipe de journalistes d'Al-Jazeera prise sous les tirs d'un tireur embusqué dans la province de Hama (centre).

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