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Venezuela : une 2e présidentielle en six mois pour Capriles ?

Le chef de file de l'opposition vénézuelienne Henrique Caprilesà Caracas le 8 mars 2013 [Geraldo Caso / AFP/Archives] Le chef de file de l'opposition vénézuelienne Henrique Caprilesà Caracas le 8 mars 2013 [Geraldo Caso / AFP/Archives]

Le jeune gouverneur Henrique Capriles, chef de file de l'opposition vénézuélienne et candidat malheureux face à Hugo Chavez en octobre dernier, devrait confirmer dimanche sa candidature pour la présidentielle du 14 avril, où il affronter le président par intérim Nicolas Maduro.

"Ce soir je parlerai au pays concernant ma décision", a écrit dimanche matin M. Capriles sur son compte Twitter. L'annonce de sa candidature fait peu de doute pour ses partisans.

Six mois après son honorable défaite face au président Chavez décédé mardi d'un cancer - il avait recueilli 44% des suffrages - le jeune gouverneur de l'Etat de Miranda devrait tenter à nouveau de mettre fin à 14 années de "Révolution bolivarienne" face à l'héritier désigné du chavisme, M. Maduro.

Sitôt annoncée samedi la date des élections, la Table de l'unité démocratique (MUD), coalition d'opposition regroupant une myriade de partis de gauche et de droite anti-chaviste, avait proposé à Henrique Capriles d'endosser à nouveau le costume de candidat.

"Nous nous sommes mis d'accord à l'unanimité pour proposer la candidature (de la coalition) à celui qui fut notre candidat lors de la récente élection présidentielle", avait déclaré le secrétaire exécutif de la MUD, Ramon Guillermo Aveledo.

La courte campagne électorale promet d'être acrimonieuse entre les deux hommes alors que la figure tutélaire de Hugo Chavez menace de planer sur l'ensemble du processus électoral.

Le président par intérim a récemment qualifié son probable opposant de "prince décadent de la bourgeoisie parasitaire", celui-ci traitant en retour Nicolas Maduro de "paresseux" et de "fainéant".

Le gouverneur a en outre dénoncé "la fraude constitutionnelle" que constitue à ses yeux la nomination de l'ancien vice-président au poste de président par intérim et sa candidature à l'élection.

La file d'attente devant l'académie militaire, à Caracas, où est exposé le corps de Hugo Chavez, le 10 mars 2013 [Ronaldo Schemidt / AFP]
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La file d'attente devant l'académie militaire, à Caracas, où est exposé le corps de Hugo Chavez, le 10 mars 2013
 

"Le peuple n'a pas voté pour toi mon garçon", a-t-il lancé vendredi à l'adresse de M. Maduro. "De quoi as-tu peur, Nicolas ? Nous sommes en compétition (...) tu as besoin d'utiliser le pouvoir de l'Etat pour aller à une élection ?", avait-il demandé.

Avant l'élection du 7 octobre dernier, l'opposition avait déjà vigoureusement dénoncé l'utilisation des moyens de l'Etat par Hugo Chavez pour mener sa propre campagne.

La nouvelle élection se déroulera au lendemain de l'anniversaire du retour au pouvoir de Hugo Chavez le 13 avril 2002 après une tentative de coup d'Etat contre lui lancée deux jours plus tôt.

Il y a trois semaines, l'institut de sondage vénézuélien Hinterlaces indiquait qu'en cas d'élection présidentielle, Nicolas Maduro battrait Henrique Capriles de 14 points.

Avec un curriculum politique déjà bien fourni malgré sa jeunesse, M. Capriles avait réussi en 2012 une campagne dynamique l'ayant mené aux quatre coins de ce riche pays pétrolier, multipliant les déplacements et les rassemblements publics, de plus en plus importants au fil des mois.

Il avait finalement dû s'incliner largement mais honorablement face à un Hugo Chavez jouissant toujours de l'appui sans faille des classes populaires grâce à son charisme hors normes malgré la maladie et grâce aux nombreux programmes sociaux financés par les revenus pétroliers.

Cette fois, le dynamique gouverneur affrontera un adversaire moins brillant, mais bénéficiant de la vénération qui entoure l'image de M. Chavez depuis sa mort et l'annonce de l'embaumement de son corps.

"Chavez continue de gouverner à travers Maduro", a d'ailleurs commenté ces jours-ci José Vicente Rangel, un ancien vice-président du défunt dirigeant bolivarien.

Des milliers de Vénézuéliens continuent en outre de faire la queue des heures durant pour aller saluer sa dépouille exposée à l'Académie militaire de Caracas, cinq jours après sa disparition.

Nicolas Maduro, un ancien chauffeur de bus et dirigeant syndical âgé de 50 ans, a gravi peu à peu tous les échelons du pouvoir, de simple député en 1999, lors de l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez, jusqu'à la présidence par intérim, en passant par le ministère des Affaires étrangères et la vice-présidence.

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