En direct
A suivre

Le Mali, quatre fois plus meurtrier que l'Afghanistan pour l'armée française ?

Une patrouille française le 16 mars dans l'Adrar des Ifoghas, jour de la mort du caporal Alexandre Van Dooren Une patrouille française le 16 mars dans l'Adrar des Ifoghas, jour de la mort du caporal Alexandre Van Dooren[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Les statistiques doivent être manipulées avec recul. Toutefois, avec cinq militaires français tués au combat depuis le début de l'opération Serval, le taux de mortalité constaté au Mali dépasse nettement les chiffres enregistrés en Afghanistan.

Est-ce la progression fulgurante des forces françaises au Mali au cours des premières semaines de l'engagement qui a laissé pensé que l'opération Serval se déroulerait sans casse ou presque ? Si tel est le cas, l'heure est maintenant venue de constater que loin des idées reçues, le conflit malien demeure à haut risque pour les personnels militaires déployés sur place.

Le caporal Alexandre Van Dooren, du 1er régiment d'infanterie de marine (RIMa), tué samedi 16 mars par une mine à bord de son AMX 10 RCR, est le cinquième militaire français tué au Mali depuis le début des combats le 11 janvier 2013. Avant lui, le lieutenant Damien Boiteux, le sergent-chef Harold Vormezeele, le caporal Cédric Charenton et le brigadier-chef Wilfried Pingaud sont également tombés sur le sol malien.

Cinq morts en à peine plus de deux mois. Certes, on est loin de la mortalité des conflits plus anciens, et comme le rappelle sur le blog Secret Défense Jean-Dominique Merchet, journaliste et spécialiste des questions militaires, "la nouveauté radicale des guerres contemporaines est bien que les militaires y meurent peu". Il demeure néanmoins intéressant de constater que, pour le moment, les pertes au Mali dépassent nettement celles de l'Afghanistan. Toutes choses égales par ailleurs et au bout de "seulement" deux mois, une durée insuffisante pour dégager des tendances incontestables.

En effet, au cours des 135 mois de l'engagement français en Afghanistan (octobre 2001 - décembre 2012), 88 militaires français ont été tués dont 70 au combat. Si l'on retient le chiffre de 88 morts, on dégage un moyenne de 0,65 tué par mois. La moyenne au Mali est de 2,5 tués par mois. Soit quatre fois plus.

Les troupes françaises et leurs alliés africains pourraient "accrocher" pendant plusieurs semaines dans le massif montagneux des Ifoghas, au Nord-Est du Mali, où l'essentiel des forces islamistes aurait trouvé refuge. L'objectif serait d'éradiquer la présence des éléments ennemis dans le secteur avant la saison des pluies.

 

Vidéo : Un détachement du Groupement tactique interarmes 3 (GTIA 3) "accroche" dans l'Adrar des Ifoghas le 26 février (images fournies par le ministère de la Défense)

 

Cartographie : les cinq militaires français tués au Mali

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités