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Venezuela : Capriles dit mener "une lutte sprituelle" pour le pays

L'opposant vénézuélien Henrique Capriles, lors d'une interview le 26 mars 2013 à Cabimas [Juan Barreto / AFP] L'opposant vénézuélien Henrique Capriles, lors d'une interview le 26 mars 2013 à Cabimas [Juan Barreto / AFP]

Le candidat de l'opposition pour la présidentielle du 14 avril au Venezuela, Henrique Capriles, assure mener "une lutte spirituelle" et "une croisière héroïque" contre "le pouvoir de l'Etat" face au président par intérim, Nicolas Maduro, candidat désigné par l'ancien président Hugo Chavez.

Candidat malheureux contre M. Chavez à la présidentielle d'octobre 2012, qu'il a perdue avec 11 points d'écart (55-44%), le jeune gouverneur de l'Etat de Miranda (qui jouxte la capitale Caracas), porte à nouveau les couleurs de la coalition d'opposition de la Table de l'unité démocratique (MUD) pour cette élection convoquée suite au décès de Hugo Chavez le 5 mars.

En campagne en autobus dans l'Etat de Zulia (nord-ouest), cet avocat de 40 ans explique à l'AFP qu'il faut "en appeler à la foi des Vénézuéliens (...) car nous affrontons les abus du pouvoir, qui au final se traduisent par des violations, le chantage, la peur, et l'usage de tout l'appareil médiatique de l'Etat pour tenter d'intimider" le camp adverse, affirme-t-il.

En conséquence, "cela transforme (la joute électorale) en une lutte spirituelle soutenue par la foi", poursuit le candidat, qui dénonce aussi bien "les cadenas" à répétition (des retransmissions audiovisuelles obligatoires de messages du président) convoquées par le candidat Maduro que sa désignation au poste de président par intérim par le Tribunal suprême de justice.

M. Capriles, évoquant régulièrement Dieu dans ses interventions, une tendance observée aussi chez son adversaire, accuse également Nicolas Maduro de miser sur "l'affection" des Vénézuéliens envers M. Chavez pour compenser son absence de propositions pour le pays, qui affiche notamment de très forts indices de criminalité et d'inflation.

Le jeune candidat préfère en revanche ne pas s'étendre sur les enquêtes d'opinion qui le donnent largement battu, par 14 ou 18 points selon les instituts, mettant en cause l'impartialité de certains sondeurs.

L'opposant vénézuélien Henrique Capriles prie dans une église lors d'un déplacement dans la ville de Maracaibo, le 26 mars 2013 [Juan Barreto / AFP]
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L'opposant vénézuélien Henrique Capriles prie dans une église lors d'un déplacement dans la ville de Maracaibo, le 26 mars 2013
 

Il affirme par ailleurs que la figure de M. Maduro n'est "pas appréciée" par tous dans les rangs du "chavisme", et mise sur des divisions dans la majorité après la mort du leader charismatique.

Nicolas Maduro "doit allumer tous les jours un cierge pour que je décide" de me retirer de la campagne, ironise M. Capriles. "Je suis sûr que ça les enchanterait, qu'ils souhaiteraient que je leur laisse la voie libre", assure-t-il, niant toute velléité d'abandonner la course, comme le pouvoir l'a affirmé.

"Chaque jour, le pays se rend compte que Nicolas n'a aucun moyen de diriger ce pays ni d'affronter les problèmes de ce pays (...) Ce qu'il y a, c'est le mensonge", poursuit-il, répétant que le gouvernement aurait menti sur l'état de santé de Hugo Chavez, mort des suites d'un cancer.

Le gouverneur du riche Etat de Miranda (nord) depuis 2008, largement réélu en décembre, qualifie aussi de "disque rayé" les critiques formulées à son encontre par le pouvoir concernant le fort taux de criminalité enregistré dans son Etat, l'un des plus peuplés du pays.

Il souligne que la majorité des municipalité de Miranda, "et les zones les plus violentes" de l'Etat, sont dirigées par des maires du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV, au pouvoir).

Vainqueur de l'élection, le candidat d'une vaste coalition qui regroupe une myriade de partis de gauche comme de droite opposés à Hugo Chavez, promet d'instaurer une modèle de gauche à la brésilienne, qui allierait politiques sociales et économie de marché, afin de sortir "pour de vrai" la population de la pauvreté.

"Le social est ma priorité", assure-t-il, affirmant à l'intention des bénéficiaires des très nombreux programmes sociaux mis en place par M. Chavez que ceux-ci seraient maintenus sous son mandat alors qu'ils "sont en danger" avec l'administration actuelle.

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