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Ahmadinejad : l'Iran n'a "pas besoin de la bombe atomique"

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 14 avril 2013 à son arrivée à Cotonou, à côté du président du Bénin, Thomas Boni Yayi [Benjamin Agon / AFP] Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 14 avril 2013 à son arrivée à Cotonou, à côté du président du Bénin, Thomas Boni Yayi [Benjamin Agon / AFP]

En tournée en Afrique de l'Ouest, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a nié lundi l'intention de Téhéran de se doter de la bombe atomique, tout en dénonçant l'attitude "colonialiste" des pays riches qui exploitent les plus pauvres.

M. Ahmadinejad, en visite lundi au Bénin, a qualifié l'énergie nucléaire de "don divin" fournissant de l'électricité à un prix abordable.

"Ils accusent l'Iran comme toutes les nations qui cherchent à sortir rapidement de la domination actuelle", a déclaré le président iranien, lors d'un discours prononcé à l'université du Bénin.

"Nous n'avons pas besoin de bombe atomique", a-t-il ajouté, "d'ailleurs ce n'est pas la bombe atomique qui menace le monde, mais la morale et la culture occidentale en perte de valeurs".

Les puissances occidentales et Israël soupçonnent Téhéran de dissimuler un programme militaire visant à la fabrication de la bombe atomique sous couvert d'activités nucléaires civiles.

Téhéran dément, affirmant développer son programme nucléaire seulement à des fins énergétiques et médicales.

Il y a quelques jours, les Etats-Unis se sont dits "très inquiets" de l'inauguration de deux mines et d'un complexe de production d'uranium en Iran alors que les discussions sur le programme nucléaire de Téhéran sont dans l'impasse.

M. Ahmadinejad, arrivé au Bénin dimanche soir, doit quitter Cotonou dans la journée de lundi pour se rendre au Niger, un des premiers producteurs mondiaux d'uranium.

L'Iran a besoin d'uranium pour son programme nucléaire, et le Niger a critiqué récemment un partenariat historique "très déséquilibré" avec la France, ancienne puissance coloniale, dont le groupe Areva exploite l'uranium depuis plus de 40 ans dans le nord du pays.

L'uranium nigérien est acheminé via les ports béninois pour exportation, mais le ministre béninois des Affaires étrangères a insisté sur le fait qu'il ne serait pas question d'uranium lors de la visite de M. Ahmadinejad.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 14 avril 2013 à son arrivée à Cotonou, à côté du président du Bénin, Thomas Boni Yayi [Benjamin Agon / AFP]
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Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 14 avril 2013 à son arrivée à Cotonou, à côté du président du Bénin, Thomas Boni Yayi
 

Selon les autorités béninoises, les discussions entre l'Iran et le Bénin portent essentiellement sur l'agriculture, l'éducation et l'énergie.

Au cours de son discours à l'université du Bénin, M. Ahmadinejad a condamné "la pensée colonialiste" des pays développés, qui exploitent les pays les plus pauvres.

"La pensée colonialiste n'est pas encore éliminée, seule la méthode a changé mais le système est toujours là", a-t-il déclaré.

"Pour sauver leur économie, ils imposent la guerre partout pour couvrir leurs échecs et l'échec du système capitaliste", a-t-il ajouté.

Au Niger, le président iranien est accueilli les bras ouverts par ceux qui considèrent que ce pays pauvre doit s'ouvrir à de nouveaux partenariats pour la vente de son uranium.

"Nous devons faire désormais la politique de nos intérêts, en vendant note uranium à qui nous voulons, y compris à l'Iran", estime Nouhou Arzika, un des acteurs majeurs de la société civile nigérienne.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères s'est déjà rendu à Téhéran en février. Le pays ouest-africain est le quatrième producteur mondial d'uranium.

"Nous sommes un Etat souverain, on doit traiter avec qui nous voulons", renchérit Mahamadou Djibo Samaila, à la tête du syndicat des étudiants de l'université du Niger, qui a déjà organisé une manifestation contre le géant français du nucléaire Areva.

"Notre uranium, notre pétrole, nous allons les vendre à qui nous voulons", a insisté M. Samaila.

Les relations entre l'Iran et les pays africains ne sont pas toujours aussi idylliques.

Une dispute diplomatique a refroidi, en 2010, les relations entre l'Iran et le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et premier producteur de pétrole du continent, quand un bateau venant d'Iran et transportant des armes a été saisi dans le port de Lagos.

Selon Téhéran, les armes, qui étaient étiquetées comme étant du "matériel de construction", étaient destinées à la Gambie, ce que Banjul a toujours démenti de son côté. Un membre présumé de la garde révolutionnaire iranienne fait partie des suspects dans cette affaire.

M. Ahmadinejad achèvera sa tournée ouest-africaine par une visite au Ghana, mardi.

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