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Bras de fer annoncé entre Occidentaux et Poutine sur la Syrie

Barack Obama, sa  fille Sasha, son épouse Michelle et son autre fille Malia, à leur arrivée le 17 juin 2013 à l'aéroport de Belfast [Peter Muhly / AFP] Barack Obama, sa fille Sasha, son épouse Michelle et son autre fille Malia, à leur arrivée le 17 juin 2013 à l'aéroport de Belfast [Peter Muhly / AFP]

Les pays occidentaux du G8, Etats-Unis en tête, vont tenter lundi d'arracher des concessions sur la Syrie au président russe Vladimir Poutine, plus offensif que jamais dans son soutien au régime de Damas, tandis que la guerre ne connaît aucune trêve sur le terrain.

"Ne soyons pas dupes. Ceci est un G7 plus un. A moins qu'il (Poutine) ne change radicalement de position, nous n'aurons pas de position commune avec lui au G8", a déclaré dimanche soir le Premier ministre canadien Stephen Harper, à la veille de l'ouverture du sommet à Lough Erne, en Irlande du Nord.

M. Harper a ensuite accusé Vladimir Poutine de soutenir "un régime de brutes", donnant le ton des discussions à venir.

Le président russe, lui, était arrivé dimanche à Londres dans un état d'esprit très offensif, mettant en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens et les appelant à "ne pas violer les normes" internationales.

David Cameron et Vladimir Poutine le 16 juin 2013 à Londres [Facundo Arrizabalaga / Pool/AFP]
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David Cameron et Vladimir Poutine le 16 juin 2013 à Londres
 

M. Poutine rencontrera lundi en fin d'après-midi son homologue américain Barack Obama, arrivé dans la matinée à Belfast.

C'est la première fois depuis un an que les deux hommes s'entretiennent en tête à tête. Washington et Moscou ont lancé en mai une initiative pour organiser une conférence de paix réunissant les belligérants syriens, mais celle-ci semble encore très improbable au vu de l'ampleur des divergences.

La Maison Blanche a accusé jeudi Damas d'avoir franchi "une ligne rouge" et d'avoir utilisé des armes chimiques. Et a annoncé qu'elle allait augmenter son soutien à l'opposition syrienne, sans pour autant dire clairement qu'elle allait livrer des armes.

M. Poutine devait s'entretenir également avec le président français François Hollande, juste avant l'ouverture du sommet à Lough Erne, un complexe luxueux au bord d'un lac sauvage. M. Hollande devrait présenter à son homologue russe les preuves dont dispose Paris de l'utilisation de gaz sarin par le régime syrien, accusations qui ont laissé Moscou de marbre.

Paris et Londres poussent à la livraison d'armes à l'opposition syrienne et des représentants occidentaux en ont discuté en fin de semaine en Turquie avec Selim Idriss, le chef de l'état-major de l'ASL, l'armée syrienne libre, principale composante de la rébellion.

David Cameron, hôte du sommet du G8, s'est dit pour sa part déterminé à "faire davantage pression pour la tenue d'une conférence de paix et la transition nécessaire pour mettre un terme à ce conflit".

Patrouille policière le 15 juin 2013 à Enniskillen [Peter Muhly / AFP]
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Patrouille policière le 15 juin 2013 à Enniskillen
 

"Nous n'avons pas pris de décision concernant la fourniture d'armes à l'opposition syrienne", a-t-il cependant précisé.

Vladimir Poutine avait ironisé dimanche sur les éventuels destinataires de ces armes, "des personnes qui non seulement tuent leurs ennemis mais dévorent aussi leurs organes en public et devant les caméras".

Attentat et bombardements à Damas

 
 

La veille, dix soldats avaient été tués dans un attentat à la voiture piégée près du plus important aéroport militaire de Syrie, à la périphérie ouest de Damas, selon une ONG syrienne.

L'explosion a été "énorme et a été entendue dans plusieurs quartiers de la ville", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), sans donner de précision sur les assaillants.

Une série d'attentats a secoué ces derniers mois Damas notamment depuis la militarisation de la révolte en Syrie, la plupart ayant visé des postes de sécurité ou militaires ou encore des bâtiments gouvernementaux. L'un d'eux avait visé fin avril le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi, qui en était sorti indemne.

La guerre en Syrie a fait plus de 93.000 morts depuis mars 2011, selon l'ONU.

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