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Menace de grève au Tribunal pour les Khmers rouges

Vue générale en date du 19 octobre 2011 du tribunal pour les  Khmers rouges [Mark Peters / ECCC/AFP/Archives] Vue générale en date du 19 octobre 2011 du tribunal pour les Khmers rouges [Mark Peters / ECCC/AFP/Archives]

Les employés du Tribunal pour les Khmers rouges menaçaient jeudi de faire grève au Cambodge, faute de salaires, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon appellant les bailleurs à combler le budget d'une instance dont "la survie même est en question".

"Une centaine d'employés vont suspendre leur travail à partir du 1er septembre, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée et que leurs salaires en retard soient versés", ce qui n'est plus le cas depuis juin, a confirmé à l'AFP Neth Pheaktra, porte-parole du tribunal.

Il manque environ trois millions de dollars au tribunal international (doté essentiellement par l'Australie, le Japon et l'Union européenne) pour fonctionner normalement en 2013, a précisé le porte-parole.

En mars, les employés cambodgiens du tribunal s'étaient déjà mis en grève, paralysant les audiences pendant deux semaines. La question des arriérés de salaires était déjà à l'origine du ras-le-bol des plus de 250 employés cambodgiens, des magistrats aux chauffeurs en passant par les interprètes.

"Ce tribunal a connu d'importantes réussites, en jugeant les crimes brutaux commis par le régime des Khmers rouges. Néanmoins, aujourd'hui, ce tribunal est en crise", estime Ban Ki-moon, dans un communiqué publié mercredi.

Il appelle aux dons pour cette juridiction internationale qui manque régulièrement d'argent depuis sa création en 2006.

"La survie même de ce tribunal est désormais en question. Un échec financier serait une tragédie pour le peuple du Cambodge, qui a attendu si longtemps que justice soit faite. Ce serait aussi un sérieux coup à notre engagement en faveur de la justice internationale", a ajouté Ban Ki-moon.

Les appels à accélérer les procédures pour les deux derniers accusés de ce régime ayant fait quelque deux millions de morts se sont multipliés. Cette situation est le résultat d'un bras-de-fer financier entre bailleurs et gouvernement, celui-ci étant accusé de ne rien faire pour sauver l'institution de la débâcle.

La juridiction n'a prononcé qu'un seul jugement définitif depuis son entrée en vigueur en 2006, une réclusion à perpétuité pour "Douch", l'ex-directeur de la prison de Phnom Penh.

Après la mort de Ieng Sary et la déclaration d'inaptitude à être jugée de sa veuve Ieng Thirith, la cour ne juge plus que l'ancien idéologue du régime Nuon Chea et le chef de l'Etat du "Kampuchéa démocratique", Khieu Samphan.

Les deux plus hauts responsables du régime encore vivants, tous deux octogénaires, sont accusés de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

 

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