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Les cinq dossiers qui ont affaibli Barack Obama en 2013

Barack Obama a dû faire face à d'importantes difficultés ces derniers mois. [WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Depuis plusieurs mois, la présidence américaine est marquée par les difficultés et les scandales, entachant la crédibilité de Barack Obama. Résultat : la popularité du président américain est tombée à son plus bas niveau en novembre dernier. Le point sur les cinq crises qui ont affaibli le 44e président des Etats-Unis.

 

Un second mandat compliqué. Barack Obama ne s'en est pas caché vendredi 20 décembre, au cours d'une conférence de presse prononcée avant son départ vers Hawaï où il va prendre quelques jours de repos.

Depuis sa réélection, Barack Obama a dû faire face à plusieurs scandales et crises, entamant sa crédibilité auprès des Américains. A tel point qu'en novembre dernier, la popularité de Barack Obama est tombée au plus bas niveau avec seulement 39% d'opinions favorables.

Une impopularité illustrée par la une du très sérieux magazine The Economist dans son édition du 23 au 29 novembre. Intitulée "The man who used to walk on water" ("L'homme qui était sensé marcher sur les eaux"), on peut y distinguer le président américain en partie immergé.

 

 

Fin octobre, Barack Obama lâchait même lors d'une réunion avec des donateurs que "l'année qui v(enait) de s'écouler a été difficile". Le point sur les cinq dossiers qui fragilisent Barack Obama.

 

1 - LE SCANDALE DU FISC

En mai dernier, le fisc américain, l'IRS (Internal Revenue Service) reconnait devant la presse que ses fonctionnaires ont pratiqué des examens approfondis dans les dossiers de groupes plutôt hostiles à Barack Obama en ciblant les mots-clé " Tea party" et "patriote". Les groupes de gauche n'ont, eux, pas fait l'objet d'analyses aussi poussées.

Les Républicains, qui dénonçaient depuis plusieurs mois le "harcèlement du fisc", montent au créneau et accusent l'administration Obama d'avoir voulu intimider ses adversaires politiques.

Devant l'ampleur de l'affaire, Barack Obama est contraint de s'exprimer publiquement. Il assure ainsi qu'il ne savait rien des agissements de l'IRS avant les fuites de la presse. "Les agissements mis au jour sont inexcusables. Inexcusables, et les Américains ont le droit d'être en colère. Je suis en colère", assure-t-il également.

Dans la foulée, une enquête est ouverte et le chef de l'administration fiscale, Steven Miller, est limogé.

Mais le mal est fait. Barack Obama est fragilisé. D'autant plus que certains élus comparent ouvertement cette affaire à celle du Watergate, qui avait coûté son poste de président à Richard Nixon en 1974.

 

2 - LE SCANDALE DES RELEVÉS TÉLÉPHONIQUES DE L'AP

Peu de temps après le scandale du fisc, une autre affaire éclate : celle des relevés téléphoniques de l'Associated Press et de certains de ses journalistes.

L'agence de presse dénonce publiquement la saisie, en 2012, et pendant deux mois, des relevés téléphoniques de 20 de ses lignes téléphoniques à Washington et New York ainsi que d'une centaine de journalistes.Ces saisies avaient été réalisées à la demande du département de la Justice sans en informer l'AP.

Selon l'agence de presse, le département de la Justice cherchait à identifier la source à l'origine d'un article sur "un complot d'Al-Qaïda  visant à faire exploser une bombe dans un avion pour les Etats-Unis".

Face au scandale, l'administration Obama justifie cette décision évoquant des informations confidentielles qui représentaient un "problème très grave" et "mettait la vie des Américains en danger". Eric Holder, ministre de la Justice, qualifie même ces fuites "des plus graves depuis 1976".

Barack Obama clôt le débat en soulignant que cette saisie a été réalisée le respect de la législation. Mais, il annonce dans la foulée un projet de loi portant sur le secret des sources des journalistes.

 

3 - BLOCAGES POLITIQUES AU CONGRÈS

Outre les scandales, Barack Obama doit également faire face à une situation politique délicate. Il ne dispose, en effet, que d'une très courte majorité au Sénat (55 démocrates sur 100 sénateurs) et à la Chambre des représentants la majorité est républicaine.

Une marge de manœuvre réduite qui aboutit parfois à des blocages lors des votes et même à la paralysie totale du pays, comme lors du shutdown.

Républicains et démocrates n'arrivant pas à trouver un accord sur le budget pour l'exercice 2014, les Etats-Unis sont plongés dans une situation de blocage total du 1er au 16 octobre dernier. Le shutdown entraîne la cessation d'activité des administrations et a des conséquences économiques réelles.

Pour éviter un nouveau shutdown, les élus du Congrès ont adopté cette semaine un compromis historique sur le budget pour les deux années à venir. 

Mais tant que la Chambre des représentants reste dominée par les républicains, les discussions sur ses réformes clés, notamment celle de la loi sur l'immigration, seront compliquées.

 

4 - LES RATÉS DE L'OBAMACARE

Réforme phare du président américain, l'Obamacare (réforme du système de santé qui permet à tout Américain d'être couvert par une assurance santé) est mis en place dans la douleur et est émaillée de nombreux couacs.

La réforme est lancée le 1er octobre dernier. Le portail Internet gouvernemental sur lequel les Américains doivent souscrire à une assurance connait d'importants bugs : pages inaccessibles, temps d'attente extrêmement longs, messages d'erreurs… Conséquence : seules 27.000 personnes sont parvenues à s'inscrire en octobre.

Surtout, la réforme est entachée par une vaste polémique.  Les Américains découvrent en effet que l'un des engagements de Barack Obama n'est pas tenu. Alors qu'il avait promis que ceux qui le souhaitaient pourraient conserver leur assurance, de nombreux Américains ont reçu des avis de résiliation. Leurs contrats étaient devenus illégaux avec la mise en place de la réforme.

Dans l'urgence, l'administration doit mettre en place une mesure pour que les assureurs puissent prolonger les contrats.

Barack Obama s'est excusé à plusieurs reprises, lors d'une interview à la télévision ainsi que lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a prononcé quatre fois le mot "ratage". "Je m'excuse de ne pas avoir fait mieux ces derniers mois", a-t-il déclaré. "Nous avons raté le lancement de cette réforme. C'est moi le responsable", a-t-il également ajouté.

Des phrases qui ne sont pas anodines alors qu'il lui reste encore trois ans de mandat et que de nombreuses autres réformes cruciales n'ont pas encore été adoptées.

 

5 - CREDIBILITÉ ATTEINTE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE

Sur la scène internationale aussi, Barack Obama a connu des remous dans plusieurs dossiers.

Le scandale de la NSA. En juin dernier, le Guardian et le Washington Post dévoilent l'existence de Prism, un vaste programme secret de surveillance des Internautes étrangers mis en place par la NSA (agence nationale de sécurité).

Les deux titres de presse ont recueilli ces informations auprès d'Edward Snowden, un ancien agent de l'agence. Inculpé d'espionnage, Snowden risque de 15 à 20 ans de prison. La Russie lui accorde l'asile temporaire en août dernier et jette un froid dans ses relations avec les Etats-Unis.

Les révélations sur la NSA provoquent la colère de nombreux pays, notamment la France. François Hollande demande même à Barack Obama des explications et évoque des pratiques "inacceptables entre alliés et amis".

La Syrie et la "ligne rouge". En 2012, le président américain met en garde le régime de Bachar al-Assad affirmant que l'utilisation d'armes chimiques constituait une "ligne rouge" à ne pas franchir, évoquant "d'énormes conséquences".

Le 21 août 2013, le régime de Damas mène une vaste attaque chimique dans le quartier de La Ghouta, dans la banlieue de la capitale, provoquant la mort de plusieurs centaines de syriens.

Si la fameuse "ligne rouge"  est franchie, Barack Obama ne met pas à l'œuvre les "énormes conséquences" qu'il a promises mais se tourne vers la communauté internationale, réclamant devant l'Assemblée générale de l'ONU une résolution ferme. La crédibilité de Barack Obama est mise en cause et les critiques des républicains fusent.

Seul dossier dans lequel il sort grandi : l'Iran. Après avoir réinstauré le dialogue avec le président iranien, un accord historique est finalement scellé entre le pays et les grandes puissances au grand mécontentement d'Israël. De quoi relancer Barack Obama pour les trois années à venir ?

 

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