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Colombie : des législatives cruciales pour le processus de paix

Des affiches électorales à Cali, en Colombie le 9 mars 2014, alors que se tiennent des élections législatives [Luis Robayo / AFP] Des affiches électorales à Cali, en Colombie le 9 mars 2014, alors que se tiennent des élections législatives [Luis Robayo / AFP]

Les Colombiens votaient dimanche aux élections législatives, un scrutin crucial pour le processus de paix ouvert entre le gouvernement et la guérilla marxiste des Farc dans l'espoir de mettre fin au plus vieux conflit d'Amérique latine.

Plus de 32 millions d'électeurs doivent décider s'ils reconduisent ou non la majorité de centre droit du président Juan Manuel Santos, pour poursuivre les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), délocalisées depuis 16 mois à Cuba.

Le président du Conseil national électoral (CNE), Guillermo Gil De la Hoz a appelé les concitoyens à "voter sans pression pour le candidat de leur choix", après l'ouverture des bureaux de vote à 8h00 (13h00 GMT). Les urnes fermeront à 16h00 (21h00 GMT).

M. Santos, qui brigue un second mandat de quatre ans en mai prochain, est donné favori pour conserver le contrôle du Congrès bicaméral (102 sièges au Sénat et 166 à la Chambre des Réprésentants).

Le président colombien  Juan Manuel Santos lors de l'enregistrement de sa candidature à l'élection présidentielle, à Bogota le 4 mars 2014 [Luis Acosta / AFP]
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Le président colombien Juan Manuel Santos lors de l'enregistrement de sa candidature à l'élection présidentielle, à Bogota le 4 mars 2014
 

Le chef de l'État a voté tôt, à quelques pas du palais présidentiel, au siège du Congrès à Bogota, sous un soleil radieux. "Ces élections ont été jusqu'ici les plus sûres et les plus tranquilles, j'espère que cela restera ainsi", a-t-il commenté.

L'enjeu du scrutin tourne autour du score de l'ex président conservateur Alvaro Uribe, passé de l'allié à l'opposant le plus farouche aux pourparlers de paix avec les Farc qu'il a combattues entre 2002 et 2010.

Toujours populaire, le prédécesseur de M. Santos, qui qualifie ce dernier de "traître", s'est lancé depuis son fief de Medellin dans la course au Sénat avec son nouveau parti, le Centre démocratique, afin de changer le cours des négociations.

"Après ces législatives, nous apprendrons beaucoup de choses à la fois pour l'élection présidentielle, pour le processus de paix et pour le futur politique d'Uribe", a indiqué à l'AFP le politologue Francisco Giraldo de l'Université Javeriana de Bogota.

 

- 300 candidats menacés -

 

Les derniers sondages créditaient sa liste de 10 à 20 sénateurs, un résultat loin de ses espérance et qui ne suffirait pas à menacer la coalition de M. Santos, formée de son Parti de la U, le Parti Libéral et le Parti Changement radical, ainsi que du Parti conservateur, qui ne soutient toutefois pas sa réélection.

"Uribe à titre individuel fera tout ce qui est possible pour être un obstacle. La question est de savoir jusqu'à quel point les élus du Centre démocratique serreront les rangs derrière lui", a estimé auprès de l'AFP le politologue Miguel Garcia, co-directeur de l'Observatoire de la démocratie à l'Université Andes de Bogota.

Dans une position inconfortable, les partis de gauche, critiques envers la politique gouvernementale mais favorables au processus de paix, ne semblent pas en mesure de troubler le jeu dans ce pays où l'abstention avoisine habituellement les 50%.

Le nouveau Congrès aura pour tâche d'entériner les éventuels accords conclus avec la rébellion des Farc, fondée en 1964 et qui compte encore près de 8.000 combattants selon les autorités.

Le conflit interne, qui a mêlé des guérillas, des milices paramilitaires et des bandes criminelles, a fait plusieurs centaines de milliers de morts en près d'un demi-siècle.

Face au risque de violences, quelque 266.000 policiers et militaires ont été déployés dans l'ensemble du pays où plus de 300 candidats font l'objet de mesures de protection spéciales suite à des menaces.

Le chef de la délégation des Farc, Ivan Marquez, à La Havane lors de la reprise des pourparlers de paix avec le gouvernement, le 5 février 2014 [Yamil Lage / AFP/Archives]
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Le chef de la délégation des Farc, Ivan Marquez, à La Havane lors de la reprise des pourparlers de paix avec le gouvernement, le 5 février 2014
 

Le ministre de la Défense Juan Carlos Pinzon a prédit dimanche que les législatives seraient "sûrement les élections les plus sûres".

Plusieurs missions internationales sont aussi présentes, dont celle de l'Organisation des Etats Américains (OEA), qui a envoyé des délégués, outre la capitale, dans cinq départements sensibles (Atlantico, Valle del Cauca, Antioquia et Santander), les Farc ayant prévenu qu'il n'y aurait pas de trêve pour les élections.

Un rapport du médiateur national, appelé "Defenseur du peuple", a aussi averti que des groupes illégaux exerçaient des pressions sur les électeurs dans un cinquième du territoire.

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