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Le musée du 11-Septembre, plongée dans les entrailles du World Trade Center

Le musée du 11-Septembre à New York le 14 mai 2014 sera inauguré jeudi par le président Obama [Stan Honda / AFP] Le musée du 11-Septembre à New York le 14 mai 2014 sera inauguré jeudi par le président Obama [Stan Honda / AFP]

"Je suis impatient et j'ai peur à la fois. Cela fait tout remonter": à la veille de l'inauguration du musée du 11-Septembre à New York, Charles Wolf, dont la femme Katherine est morte dans les attentats, ne cachait pas mercredi son appréhension.

Après trois ans de retard, de polémiques et de difficultés financières, le musée doit être inauguré jeudi en présence du président Obama, avant son ouverture au public le 21 mai.

Sur le site même du World Trade Center, le bâtiment géométrique, aux parois de verre réfléchissant, construit entre les deux bassins du Mémorial du 11-Septembre, peut sembler modeste, presque intime, avec son seul étage, comparé aux gratte-ciel alentour.

Mais l'atrium n'en est que la partie visible. Et les visiteurs, progressivement, plongent jusque dans les entrailles des anciennes tours, près de 20 mètres en-dessous de la surface, pour un voyage fort en émotions, retraçant la journée que New York n'oubliera jamais et essayant de la remettre en perspective.

L'espace souterrain est impressionnant. Du haut du musée de 10.210 m2, le regard plonge jusqu'en bas d'un énorme segment d'un mur de fondation, qui avait été construit pour protéger le site des inondations de la rivière Hudson.

Photographies de victimes présentées au musée du 11-Septembre à New York le 14 mai 2014, qui sera inauguré jeudi par le président Obama [Stan Honda / AFP]
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Photographies de victimes présentées au musée du 11-Septembre à New York le 14 mai 2014, qui sera inauguré jeudi par le président Obama

D'entrée de jeu, une carte détaille le parcours des quatre avions suicide du 11 septembre 2001. Une photo des tours montre le ciel bleu d'avant les attentats, des voix off racontent le choc, la peur. Et la rampe descend ensuite doucement, par étapes. Une énorme colonne de fer, la dernière récupérée du site le 30 mai 2002, est exposée, ainsi que des escaliers d'une rue voisine, empruntés par des centaines de personnes pour fuir le site du drame.

Il faut du temps pour arriver en bas du musée, dans les salles d'exposition et dans l'immense Foundation hall, où sont visibles les traces des fondations d'une des tours. "Le visiteur vient avec ses souvenirs, nous voulions que ce soit progressif", explique Carl Krebs, un des architectes responsables du projet.

Photographie de l'attentat du World Trade Center au musée du 11-Septembre à New York le 14 mai 2014, qui sera inauguré jeudi par le président Obama [Stan Honda / AFP]
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Photographie de l'attentat du World Trade Center au musée du 11-Septembre à New York le 14 mai 2014, qui sera inauguré jeudi par le président Obama

Comment un musée peut-il raconter l'insoutenable, rendre dignement hommage aux quelque 3.000 morts des attentats sans tomber dans le voyeurisme ? Comment éduquer les futures générations, l'une de ses missions ?

Une exposition, "In memoriam", rend hommage à la vie des victimes, à travers des photos et des souvenirs.

- Pas de photos autorisées -

Une autre, "Historica", raconte chronologiquement ce qui s'est passé le 11-Septembre, avec de très nombreuses photos des tours en feu et des New-Yorkais sous le choc, des extraits des journaux télévisés, des Une de journaux. "Envoyez tout ce que vous avez" implore un responsable des pompiers dans une vidéo. Une autre montre de jeunes pompiers s'apprêtant à monter dans les tours.

Le visiteur, qui n'a pas le droit de prendre des photos, entend les derniers messages téléphoniques laissés à leurs proches par des New-Yorkais prisonniers dans les étages.

Il revit, encore via des extraits sonores, les derniers moments des passagers du vol 93, avant que les terroristes n'écrasent l'avion à Shanksville (Pennsylvanie). 37 coups de téléphone avaient été passés depuis l'avion.

"Baby, écoute moi attentivement. Nous avons été détournés. Dis à mes enfants que je les aime beaucoup", implore une hôtesse de l'air, CeeCee Ross-Lyles dans un coup de téléphone à son mari.

Un camion de pompiers à l'échelle déformée rappelle aussi le sacrifice des 343 d'entre eux, morts dans le déluge de feu et d'acier lors de l'effondrement des tours.

La visite se termine par une salle où une vidéo de sept minutes, racontée par Brian Williams, présentateur des journaux du soir sur NBC, explique "la montée d'Al-Qaïda". La vidéo a suscité des critiques, certains s'inquiétant de ce que des visiteurs "puissent en ressortir en assimilant Al-Qaïda à l'islam en général".

Mais l'ancien maire et président du Musée et du Mémorial Michael Bloomberg a rejeté mercredi ces critiques, après avoir salué un musée qui "mieux que n'importe quel livre d'histoire", gardera cette journée vivante".

L'entrée coûte 24 dollars.

M. Bloomberg a souligné qu'il n'avait pas d'aide fédérale pour son fonctionnement, estimé à 60 millions de dollars par an.

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