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Le "Yes" écossais fait peur

Image d'illustration.[LESLEY MARTIN / AFP]

A une semaine du référendum, les dirigeants britanniques tentent à tout prix de convaincre  les Ecossais de rester au sein du Royaume-Uni. 

 

Un vent de panique souffle sur Londres depuis dimanche. La publication d’un sondage plaçant pour la première fois le «oui» en tête des intentions de vote en vue du référendum sur l’indépendance du 18 septembre, a agi comme un électrochoc.

Une prise de conscience qui a poussé le Premier ministre, David Cameron, son allié libéral-démocrate, Nick Clegg, et le travailliste Ed Miliband à se rendre hier en urgence à Edimbourg pour défendre le maintien de l’Ecosse au sein du Royaume-Uni.

«Nous voulons désespérément que vous restiez. Nous ne voulons pas que cette famille de nations se déchire», suppliait hier David Cameron dans une tribune à destination des Ecossais, dans le Daily Mail.

 

Des promesses d’autonomie

La reine elle-même aurait confié son inquiétude à David Cameron, lors d’une entrevue exceptionnelle avec le Premier ministre, rapportait lundi le Daily Mirror. Le quotidien titrait : «Ne me laissez pas être la dernière reine d’Ecosse» avec une photo de la monarque.

Les marchés financiers sont également fébriles : la livre a perdu près de 2 % face à l’euro et au dollar depuis lundi, et la Bourse de Londres 1 %. Car la perte de l’Ecosse aurait d’importantes conséquences.

Sur le plan économique, Londres devrait faire une croix sur les revenus pétroliers tirés des gisements de la mer du Nord (72 % de la production totale du Royaume-Uni). L’Angleterre devrait aussi renoncer à ses installations militaires en Ecosse, comme la base de sous-marins nucléaires Trident. «Personne n’imaginait que le vent puisse tourner en faveur du “oui”, analyse Géraldine Vaughan,

spécialiste de la civilisation britannique à l’université de Rouen. Mais alors que la campagne en faveur du non a été molle, les indépendantistes ont été très efficaces, démarchant notamment les quartiers populaires et les jeunes.»

Les dirigeants britanniques souhaitent ainsi convaincre les 10 % d’indécis, espérant que cela fera la différence lors d’un scrutin qui s’annonce très serré. 

 

Les indépendantistes gagnants

Quelle que soit l’issue du vote, le chef du Scottish National Party, l’indépendantiste Alex Salmond, apparaît comme le grand gagnant de ce référendum. «L’élite de Westminster est dans un état de panique absolue, au moment où le sol écossais se dérobe sous ses pieds», se réjouissait-il. «Ce sera, quoi qu’il arrive, un tournant historique, estime Géraldine Vaughan.

Si le “non” l’emporte, l’Ecosse jouira d’une autonomie politique maximale, les trois partis lui ayant promis plus de pouvoir. Les relations entre l’Ecosse et l’Angleterre ne seront plus jamais les mêmes.» David Cameron apparaît quant à lui comme le grand perdant.

Alors qu’il serait fragilisé en cas de victoire du non, il resterait à jamais considéré comme le responsable de l’indépendance écossaise si elle survenait. Et dans ce cas, rares sont ceux à envisager qu’il puisse rester en place.

 

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