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Ebola : espoir et prudence après la guérison de l'infirmière MSF

Brice de la Vingue, Bertrand Draguez et Annette Heinzelmann de l'ONG MSF.[ERIC FEFERBERG / AFP]

La guérison de l'infirmière française atteinte du virus Ebola et soignée avec des traitements expérimentaux représente "indiscutablement un espoir" même s'il faut "rester prudent", a estimé dimanche le directeur de l'Institut Pasteur.

 

"Globalement, c'est quand même indiscutablement un espoir", a déclaré le Pr Christian Bréchot, directeur général de l'Institut Pasteur à Paris, sur France Info.

"Simplement", ajoute-t-il, "il faut rester prudent parce qu'on parle d'un très petit nombre de cas (de guérisons, ndlr) et parce qu'il y a une association de traitements" pour soigner l'infirmière, dont la guérison a été annoncée samedi par le ministère de la Santé.

D'après la ministre de la Santé, Marisol Touraine, "plusieurs traitements" ont été utilisés pour la jeune femme mais il est "difficile de savoir si c'est l'un d'entre eux qui a fonctionné, ou leur combinaison". 

Le Pr Bréchot estime également "difficile" de dire si ces traitements expliquent à eux seuls les premiers cas de guérison observés en France, mais aussi en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Pour autant, "il y a quand même maintenant plusieurs observations individuelles où le fait que les personnes aient reçu au moins certains de ces traitements" a "entraîné une amélioration", relève-t-il. 

"La recherche avance très vite (...) Je pense qu'on peut vraiment espérer dans les mois qui viennent la production d'au moins certains de ces médicaments d'une façon plus importante", ajoute-t-il.

Le directeur général de l'Institut Pasteur rappelle toutefois que d'autres facteurs peuvent aussi expliquer la guérison, comme les conditions de prise en charge, "beaucoup plus efficaces en France qu'en Afrique", mais aussi les "différences individuelles dans la susceptibilité à une infection comme Ebola", qui fait que chaque individu peut réagir différemment au virus.

En attendant une diffusion plus large de médicaments, "ce sont les mesures sur le terrain qui sont essentielles", rappelle-t-il, comme "la construction de centres de traitement et d'isolement qui permettent de réduire la diffusion de l'épidémie" en Afrique.

Mi-septembre, l'usage de trois médicaments expérimentaux - le ZMapp (USA), l'Avigan (Japon) et le TKM-100-802 (Canada) - a été autorisé en France "pour les personnes contaminées" par Ebola "dans les établissements de santé de référence et dans les hôpitaux d'instruction des armées", comme celui où a été traitée l'infimière.

A ce jour, la fièvre hémorragique virale a fait 3.439 morts sur 7.478 cas enregistrés en Afrique de l'Ouest, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

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