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Deux nouvelles maires pour Madrid et Barcelone

L'ancienne juge Manuela Carmena, 71 ans, militante communiste pendant sa jeunesse, devrait être investie maire de Madrid. [GERARD JULIEN / AFP]

Madrid et Barcelone auront samedi de nouvelles maires, des femmes portées par le mouvement des Indignés qui, avec le parti antilibéral Podemos, a réussi à infliger une forte correction à la droite.

 

Manuela Carmena à Madrid 

L'ancienne juge Manuela Carmena, 71 ans, militante communiste pendant sa jeunesse, devrait être investie en premier, à partir de 11h00 (0900 GMT).

Son équipe composée d'élus issus d'une plateforme citoyenne, de militants de la gauche radicale dont Podemos, l'allié du parti grec Syriza, et d'écologistes issus de la liste "Ahora Madrid" prendra la direction d'une ville qui était un bastion de la droite depuis un quart de siècle.

Les partisans de Manuela Carmena retenaient cependant encore leur souffle vendredi, par crainte de ne pas la voir accéder au poste de premier magistrat de la ville. 

Ils évoquaient le "Tamayazo", lorsque, en 2003, le Parti socialiste a perdu la possibilité de gouverner la région de Madrid suite à la trahison surprise de deux députés régionaux transfuges, Eduardo Tamayo et Maria Teresa Saez, absents au moment de la séance d'investiture.

A Madrid, comme à l'époque, le score des élections municipales du 24 mai est serré: la juge Carmena a besoin des voix des 20 élus de Ahora Madrid et des neuf conseillers socialistes du PSOE, qui assure la soutenir: elle aura alors 29 voix sur 57 contre 21 pour la candidate de la droite, Esperanza Aguirre, et sept pour le parti Ciudadanos de centre droit. En cas de trahison de deux ou trois élus de gauche, elle ne serait donc pas maire.

Manuela Carmena s'est cependant montrée rassurante vendredi: "Nous faisons le pari de la confiance", a déclaré l'ancienne magistrate. Convaincue qu'elle sera maire, elle a livré des détails sur ses premières décisions: assurer deux repas par jour aux enfants pauvres et aider les personnes surendettées risquant l'expulsion de leurs logements. Pour samedi soir, elle a prévu un bal populaire dans un parc de la capitale.

La ville de trois millions d'habitants, dont les musées et le centre historique rénové attirent des visiteurs chaque jour plus nombreux, reste meurtrie par presque six ans de crise et un taux de chômage de 16%.

 

Ada Colau à Barcelone 

C'est le cas aussi de Barcelone où Ada Colau, 41 ans, une militante anti-expulsions, est sûre d'être la prochaine maire. 

Un tiers de la population de ce port sur la Méditerranée de 1,6 million d'habitants à l'architecture moderniste est au bord de l'exclusion sociale.

La liste d'Ada Colau "Barcelona en comu" a obtenu 11 sièges sur 41 contre dix pour celle du maire sortant Xavier Trias, un conservateur nationaliste, et cinq pour le parti de centre droit Ciudadanos. Au moins dix élus des autres partis de gauche, notamment les indépendantistes d'ERC et les socialistes, vont la soutenir. 

Contrairement à Manuela Carmena, l'activiste a été en contact avec son prédécesseur et a pu organiser la cérémonie de passation de pouvoirs prévue vers 15h00 GMT.

Les places d'honneur seront réservées aux représentants d'organismes luttant contre la pauvreté et l'exclusion, et le cardinal de Barcelone Louis Martinez Sistach devra s'installer au côté des autres religieux et non parmi les autorités.

La militante entend mettre en œuvre un plan de choc contre les inégalités à Barcelone, prévoyant de stopper les expulsions de logements, de baisser les tarifs de l'énergie et de mettre en place un revenu minimum de 600 euros.

Ailleurs en Espagne l'ensemble des maires doivent être investis samedi. La gauche emporte d'autres grandes villes dont Valence, dans l'est, l'autre bastion de la droite, mais aussi Séville. 

D'autres alliances sont aussi à prévoir dans les 14 régions, où  des élections ont été organisées le 24 mai, DEMOS se hissant globalement à la troisième place, Le Parti populaire au pouvoir a perdu 10 points, restant premier mais au coude à coude avec les socialistes. 

Prenant acte du recul de son parti, le chef du gouvernement Mariano Rajoy, a promis un remaniement et des changements au sein de la formation. Objectif: garder une solide majorité lors des législatives de novembre. Désormais, Podemos et ses alliés, qui entendent aussi gagner encore du terrain, pourront être jugés sur pièce.

 

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