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Les challenges de Tsipras

[LOUISA GOULIAMAKI / AFP]

Il a réussi son pari. Après avoir démissionné en août dernier, Alexis Tsipras a retrouvé hier son fauteuil de Premier ministre, avec la victoire de son parti Syriza aux élections législatives, la veille.

 

Grâce à l’appui des Grecs indépendants (droite souverainiste), qui avec 3,7 % des suffrages ont fait élire dix députés, il a pu reconduire la coalition précédemment au pouvoir.

Ce, tout en se débarrassant au passage des voix dissidentes au sein de son propre parti. Réunis sous l’étiquette Unité populaire, ceux qui dénonçaient les compromis faits à l’austérité n’ont même pas réussi à obtenir un siège dans le nouveau

Parlement. Alexis Tsipras semble ainsi avoir toutes les cartes en main pour saisir la deuxième chance que lui ont offert les électeurs grecs. Mais rien ne sera simple pour autant.  

 

Négocier avec les Européens

Si la Grèce avait obtenu un sursis en juillet en obtenant une nouvelle tranche d’aide et son maintien dans la zone euro, sa dette publique s’établit toujours à plus de 170 % du PIB. Et l’excédent budgétaire qu’elle est parvenue à dégager ne lui sert qu’à payer les intérêts de sa dette.

«La reprise ne va pas venir par magie (…). Le mandat que le peuple grec nous a donné est clair, c’est un mandat de quatre ans, pour se débarrasser de la corruption qui domine le pays», a ainsi déclaré, lucide, Alexis Tsipras après sa victoire.

Le Premier ministre grec n’aura pas le temps de gamberger. Dès demain soir, il retrouvera ses homologues européens à Bruxelles, pour le sommet sur la crise des demandeurs d’asile. Il devrait en profiter pour évoquer avec eux les gros dossiers qui l’attendent d’ici à la fin de l’année : la négociation d’un nouveau versement financier, la recapitalisation des banques du pays, ainsi que la renégociation de sa dette.

Mais alors que la présence du sulfureux ex-ministre de l’Economie, Yanis Varoufakis, avait empoisonné les précédentes négociations, les discussions pourraient cette fois se dérouler de façon pacifiée.

 

Ne pas décevoir les Grecs

Le principal défi pour Alexis Tsipras sera de ne pas décevoir son peuple, excédé par des années de crise. Ce dernier sait toutefois à quoi s’attendre. Il a élu Tsipras sur un programme qui prévoit des baisses des retraites et des augmentations d’impôts.

Une liste de plus de quarante-cinq réformes doit ainsi être adoptée prochainement, allant

du recrutement dans la haute administration à la refonte du code de pro­cédure fiscale, en passant par la gouvernance des banques. Le programme s’annonce chargé.

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