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Offensive du régime syrien près d'Alep

Capture d'écran d'une video fournie le 15 octobre 2015 par le ministère russe des Affaires étrangères montrant une frappe russe à Idleb en Syrie [HO / RUSSIAN DEFENCE MINISTRY/AFP] Capture d'écran d'une video fournie le 15 octobre 2015 par le ministère russe des Affaires étrangères montrant une frappe russe à Idleb en Syrie [HO / RUSSIAN DEFENCE MINISTRY/AFP]

Le régime syrien a lancé vendredi une vaste offensive contre les rebelles près d'Alep pour reprendre une autoroute reliant les grandes villes du pays, la Turquie voisine annonçant avoir abattu un aéronef pour la première fois depuis l'entrée en guerre de la Russie.

 

Preuve de son implication massive dans le conflit syrien qui a fait depuis mars 2011 plus de 250.000 morts, la Russie, allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad, a annoncé que son aviation avait effectué 600 sorties et mené des raids contre plus de 380 cibles depuis le début de son intervention le 30 septembre.

La Russie dit bombarder des groupes "terroristes" dont l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), mais dans le camp opposé Américains, Européens et Turcs, qui insistent sur un départ de M. Assad, accusent Moscou de ne pas viser prioritairement l'EI et de cibler des groupes rebelles qu'ils qualifient de "modérés".

L'armée turque a annoncé que ses chasseurs avaient abattu un "aéronef" qui avait violé son espace aérien près de la frontière syrienne, un responsable turc parlant d'un "drone". Mais Moscou a aussitôt assuré que tous ses avions engagés en Syrie avaient regagné leur base et que ses drones y "fonctionnent normalement".

De la fumée s'échappe de plusieurs immeubles après des informations selon lesquelles le régime syrien attaque les positions des rebelles, le 15 octobre 2015, à Jobar dans l'est de Damas  [AMMAR SULEIMAN / AFP]
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De la fumée s'échappe de plusieurs immeubles après des informations selon lesquelles le régime syrien attaque les positions des rebelles, le 15 octobre 2015, à Jobar dans l'est de Damas
 

 

Appuyée par l'aviation russe, l'armée syrienne a ouvert un "nouveau front" et s'est emparée des villages d'Abtine et de Kaddar à 15 km au sud d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces dernières 24 heures, des "dizaines" de frappes russes ont touché le secteur contrôlé par une mosaïque de groupes rebelles dont le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, et des groupes islamistes, a-t-il ajouté.

 

Iraniens, Irakiens et le Hezbollah

Une source militaire a indiqué à l'AFP que "près de 3.000 combattants prorégime étaient engagés dans les combats d'Alep, dont des centaines d'Iraniens et de miliciens chiites libanais du Hezbollah ainsi que des Irakiens".

"Une force militaire massive, soutenue par des véhicules blindés, a avancé dans le sud de la province d'Alep avec une couverture aérienne russe", a-t-elle ajouté.

Photo fournie par l'agence syrienne SANA le 15 octobre 2015 d'Aladin Borujerdi, président de la commission des affaires étrangères du Parlement iranien reçu par le président syrian Bachar el-Assad le 15 octobre 2015  à Damas [- / SANA/AFP]
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Photo fournie par l'agence syrienne SANA le 15 octobre 2015 d'Aladin Borujerdi, président de la commission des affaires étrangères du Parlement iranien reçu par le président syrian Bachar el-Assad le 15 octobre 2015 à Damas
 

 

Sur le terrain, une source de sécurité a parlé d'une "opération majeure avec la participation de nos alliés et de nos amis". Selon elle, les "alliés" sont les russes et les "amis" sont "les Iraniens et le Hezbollah".

La ville d'Alep est divisée depuis juillet 2012 entre des secteurs ouest aux mains du régime et secteurs est sous contrôle du Front Al-Nosra et ses alliés islamistes et de groupes insurgés locaux. L'armée du régime contrôle également des zones hors des limites nord de la cité et l'EI se trouve dans le nord de la province.

Revigorée par l'intervention russe, les forces du régime ont lancé plusieurs offensives contre les rebelles dans les provinces centrale de Homs et Hama et vendredi sur Alep.

Celle d'Alep vise à prendre des tronçons d'une autoroute de 360 km reliant Damas à la ville, construite dans les années 60 pour relier les principales villes du pays. Si le tronçon Damas-Homs est aux mains du régime, la partie de 185 km entre Homs et Alep est aux mains d'islamistes et du Front al-Nosra.

 

Un quart de million de morts

Selon l'OSDH vendredi, les violences dans la province de Homs jeudi ont coûté la vie à 43 civils et 17 rebelles. "Huit enfants, 22 femmes et 13 hommes civils ont été tués au cours des combats, des pilonnages et des frappes".

Vladimir Poutine le 13 octobre 2015 à Moscou  [SERGEI KARPUKHIN / POOL/AFP/Archives]
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Vladimir Poutine le 13 octobre 2015 à Moscou
 

 

Déclenché par une révolte populaire brutalement réprimée, le conflit en Syrie s'est mué en guerre ouverte très complexe avec une multitude d'acteurs.

Outre les frappes aériennes russes et syriennes, une coalition internationale menée par les Etats-Unis bombarde depuis plus d'un an aussi par les airs l'EI, un groupe ultraradical qui contrôle la moitié du territoire syrien.

Selon un dernier bilan de l'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources en Syrie, 250.124 personnes ont péri depuis mars 2011, dont 74.426 civils y compris 12.517 enfants. L'OSDH dénombre aussi 43.752 morts parmi les rebelles et 37.010 parmi les combattants étrangers. Du côté des forces pro-régime, il y a eu 91.678 morts, dont 52.077 soldats et 971 membres du Hezbollah.

Le conflit a aussi poussé plusieurs millions de Syriens à fuir leur pays.

 

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