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Azerbaïdjan : les élections législatives boycottées par l'opposition

Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, le 27 octobre 2014, lors d'une visite à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

L'Azerbaïdjan a commencé dimanche à voter pour des élections législatives boycottées par l'opposition, qui devraient confirmer l'emprise du président Ilham Aliev sur cette ex-république soviétique du Caucase.

L'opposition et les organisations de défense des droits de l'Homme ont accusé le gouvernement d'avoir emprisonné de nombreux opposants politiques sur des accusations montées de toute pièce et d'avoir limité la capacité des partis à faire campagne.

Mais le parti de M. Aliev, Yeni Azerbaïdjan (Nouvelle Azerbaïdjan), qui ne devrait avoir aucun mal à conserver la majorité, a assuré que le scrutin serait entièrement démocratique.

Le chef de la Commission électorale centrale, Mazahir Panakhov, a affirmé que "toutes les conditions avaient été réunies pour le déroulement dans la transparence du scrutin".

Quelque 5,9 millions d'électeurs sont appelés aux urnes afin d'élire les 125 membres du Parlement pour cinq ans. Les bureaux de vote doivent fermer à 15H00 GMT.

Les principaux partis d'opposition, dont le Conseil national des Forces démocratiques (CNFD), le parti Musavat et le Parti Démocratique d'Azerbaïdjan, ont dénoncé un "simulacre" et refusé de participer aux élections.

"Le CNFD refuse de faire partie de ce simulacre d'élections et de lui conférer ainsi une légitimité", a indiqué cette instance avant le vote.

L'Organisation pour sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a renoncé à envoyer des observateurs internationaux en raison des "restrictions" imposées par les autorités.

Aucune élection organisée depuis l'arrivée de M. Aliev au pouvoir en 2003 n'a été reconnue comme démocratique par les observateurs internationaux.

Avant lui, son père Heydar Aliev, ancien du KGB, avait dirigé l'Azerbaïdjan presque sans interruption de 1969 à 2003.

Toute forme de contestation est sévèrement réprimée par les autorités du pays riche en hydrocarbures et les organisations de défense des droits de l'Homme affirment que la situation s'est encore détériorée depuis la réélection du président pour un troisième mandat en 2013.

"Au moins vingt personnes sont actuellement emprisonnées pour avoir simplement mis en question la politique du gouvernement", a indiqué Amnesty International.

Human Rights Watch a pour sa part affirmé que les autorités avaient eu recours à de fausses accusations de possession d'armes ou de drogue, d'évasion fiscale ou même de haute trahison pour emprisonner des militants politiques et des journalistes.

Le principal opposant du président Aliev, Ilgar Mammadov, qui dirige le mouvement d'opposition "Alternative républicaine" (REAL), est en prison depuis 2013. La plus importante journaliste opposée au pouvoir, Khadija Ismayilova, et un couple influent qui mène campagne contre les violations des droits de l'Homme, Leyla et Arif Yunus, ont également été condamnés à de lourdes peines de prison.

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