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Migrants : l'Europe veut renforcer les contrôles

L'Union européenne veut notamment détecter les faux passeports. [G. Michaud / SIPA]

Présents jusqu’à samedi en Grèce et en Turquie, Bernard Cazeneuve et son homologue allemand veulent mieux contrôler l’arrivée des réfugiés.

Le gouvernement grec est à nouveau dans le viseur de l’Europe. Selon de nombreux pays, sa responsabilité dans la crise migratoire sans précédent que connaît le continent est grande.  Son tort : «négliger ses obligations» dans la gestion de ses frontières, a estimé la Commission européenne. Pour le seul mois de janvier, le pays a ainsi vu débarquer sur ses terres plus de 50 000 migrants venus en grande majorité de Syrie, en passant généralement par la Turquie. Mais plus que l’accueil, c’est le contrôle de ces populations qui fait défaut. Un problème que le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue allemand Thomas de Maizière entendent résoudre en se rendant sur place.

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Ce jeudi, Bernard Cazeneuve a commencé sa visite par l’île de Lesbos, en Grèce. C’est là qu’a été installé le premier «hot spot» d’Europe, ces centres d’accueil situés aux points d’entrée sur le continent, où les migrants sont censés être enregistrés et orientés. La Grèce, en retard dans l’installation de ces structures, a également du mal à les faire fonctionner correctement. Le souhait de l’Europe, exprimé par le ministre français avant son départ, est que les «hot spots» permettent de prendre «les empreintes et les identités» de chaque arrivant.
 
L’idée étant de trier ceux qui fuient la guerre, éligibles généralement à l’asile sur le continent, ceux venus de pays fragilisés comme le Soudan, et les migrants dits «économiques», amenés à être raccompagnés dans leur pays d’origine. Un contrôle qui permettrait également de combler les failles sécuritaires. L’UE déplore en effet que le contrôle des (faux) passeports soit trop léger. Avec des conséquences dramatiques, sachant que plusieurs des terroristes du 13 Novembre ont emprunté cette route.
 
Mais une meilleure prise en charge des candidats à l’asile doit également se faire en amont. Bernard Cazeneuve se rendra donc ce vendredi en Turquie, étape obligatoire des migrants venus de Syrie ou d’Irak, et à qui l’UE a promis trois milliards d’euros en échange d’un renforcement des contrôles aux frontières.

Une urgence humanitaire

Si la France et l’Allemagne dépêchent leurs ministres sur place, c’est également pour prendre la mesure du drame humanitaire qui s’y déroule. Depuis le début de l’année, environ 370 personnes sont mortes en tentant d’atteindre l’Europe, et dix fois plus au long de l’année 2015.
 
Pour y remédier, les membres de l’UE souhaitent renforcer les moyens de l’agence de surveillances des frontières extérieures, Frontex, lutter contre les passeurs, mais également aider les pays de départ de ces migrants pour les dissuader de partir. Un projet qui prendra du temps, mais qui semble inévitable pour tenter de mettre un terme à ces tragédies quotidiennes.

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