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Brexit : Cameron accentue la pression sur l’Europe

Le président du conseil Européen, Donald Tusk, avec le Premier ministre David Cameron. Le président du conseil Européen, Donald Tusk, avec le Premier ministre David Cameron. [Leon Neal / AFP]

Les 28 Etats européens se réunissent à partir de jeudi 18 février à Bruxelles au sujet des réformes demandées par le Royaume-Uni, qui prépare un référendum sur son maintien dans l’Union.

Sous la pression des partisans du Brexit (contraction de «British» et «exit»), David Cameron a en effet promis de consulter la population à ce sujet. Ces derniers jours, le Premier ministre britannique a multiplié les visites à ses homologues continentaux, pour les convaincre de renégocier les traités. De son côté, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a fait la tournée des capitales pour promouvoir sa proposition d’accord. Mais, malgré la volonté d’aboutir à un compromis, plusieurs points font encore débat.

Des conditions exigeantes

Alors que les eurosceptiques gagnent en influence outre-Manche, le gouvernement britannique exige des révisions particulièrement symboliques. Concernant l’immigration par exemple, le Royaume-Uni souhaite que les ressortissants d’autres Etats-membres qui s’installent sur le territoire britannique ne touchent certaines aides sociales qu’au bout de quatre ans. «C’est un point problématique», explique le conseiller d’Etat Yves Doutriaux, ancien diplomate et spécialiste de l’Union européenne, «car cela induit des discriminations, et les pays de l’Union sont regardants là-dessus». 

Autre revendication, rééquilibrer le poids de la zone euro vis-à-vis de ceux qui n’en font pas partie, de manière à ce que les neuf pays n’ayant pas adopté la monnaie unique pèsent davantage dans les discussions. Le Royaume-Uni demande par ailleurs la mise en place d’un droit de veto des parlements nationaux contre les directives européennes.

Enfin, dernière requête, la diminution des réglementations sur les entreprises, accompagnée d’une plus grande liberté de circulation des capitaux. Avec toutes ces mesures, David Cameron espère convaincre les Britanniques de faire le choix du maintien dans l’Union lors d’un référendum prévu cet été.

Des conséquences inquiétantes

Le Premier ministre anglais est en effet opposé à la sortie du pays de l’Union, à l’instar des principaux acteurs économiques du royaume. «Si on demande l’avis des financiers de la City, à Londres, ils veulent rester», explique Yves Doutriaux. De fait, la banque HSBC a déjà évoqué la possibilité de déménager son siège à Paris en cas de «Brexit». 

A lire aussi : Brexit : "nous n'avons pas de plan B", dit Juncker

Plus généralement, les dirigeants européens redoutent qu’une sortie du Royaume-Uni n’entraine la dissolution progressive de l’Union. «Ce qui se casse ne peut être réparé», a ainsi averti Donald Tusk, tandis que le Premier ministre français Manuel Valls a évoqué la menace d’une «dislocation irréversible». De quoi inquiéter sérieusement les membres de l’UE, par ailleurs déjà confrontés à une crise migratoire sans précédent.

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