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Un Pakistanais tue ses deux soeurs pour défendre "l'honneur" familial

L'homme avait déjà tué sa mère, quelques années auparavant. [MUNIR UZ ZAMAN / AFP]

La police pakistanaise a annoncé mercredi être à la recherche d'un homme soupçonné d'avoir tué ses deux soeurs sous prétexte de défendre "l'honneur" familial, quelques jours après la victoire aux Oscars d'un documentaire pakistanais dénonçant cette pratique.

Mohammad Asif, agé d'une vingtaine d'années, "avait tué sa mère il y a environ quatre ou cinq ans, et avait été libéré car sa famille lui avait pardonné," a précisé à l'AFP un officier de police, Allah Ditta Bhatti.

Les deux soeurs ont été tuées à Noorshah, dans le district de Sahiwal, dans la province du Pendjab, au centre du Pakistan. "Mohammad Asif, âgé d'une vingtaine d'années, a tiré sur ses deux soeurs et les a tuées hier soir car il avait des doutes sur leur moralité et désapprouvait leur mode de vie", a ajouté cet officier de la police locale. Les deux jeunes filles sont mortes sur le coup et le frère s'est enfui, a-t-il précisé.

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Des centaines de femmes sont tuées par leurs proches chaque année au Pakistan, pays conservateur de 200 millions d'habitants, sous le prétexte de défendre "l'honneur familial". Le Pakistan a révisé son code pénal en 2005 pour empêcher que les hommes tuant une femme de leur famille au nom de l'honneur n'échappent au châtiment en s'accordant à eux-mêmes le pardon, en tant qu'"héritier" de la victime. Mais la loi laisse au juge la possibilité de ne pas imposer de peine de prison lorsque d'autres proches de la victime accordent leur pardon au meurtrier -- une disposition controversée qui laisse impunis nombre de meurtres.

 "A Girl in the River : The Price of Forgiveness" (Une fille dans la rivière : le prix du pardon), qui retrace l'histoire d'une jeune fille ayant survécu à un crime de ce type, a reçu l'Oscar du meilleur documentaire court lors de la cérémonie à Hollywood dimanche. Sa réalisatrice Sharmeen Obaid-Chinoy avait rencontré récemment le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, qui s'était alors engagé à mettre un terme à cette pratique "dégradante" et "méprisable". 

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