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Carnage d'Orlando : ce que l'on sait

Veillée en l'honneur des victimes à Orlando le 13 juin 2016 [Brendan Smialowski / AFP] Veillée en l'honneur des victimes à Orlando le 13 juin 2016 [Brendan Smialowski / AFP]

Quarante-neuf personnes ont été tuées dimanche dans une boîte de nuit gay de Floride, la fusillade la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis et le pire attentat sur leur sol depuis le 11 septembre, perpétré par un Américain sympathisant de Daesh abattu par la police.

Quel est le profil du tueur ?

La police fédérale (FBI) avait identifié l'assaillant dès dimanche : Omar Seddique Mateen, un Américain d'origine afghane, est né en 1986 à New York. La presse a diffusé plusieurs «selfies» de cet homme de 29 ans où il se met en scène, portant parfois des lunettes et à l'allure et à la coupe de cheveux à chaque fois différentes. Il a été tué par la police dans la discothèque, le Pulse, un établissement gay à la mode à Orlando.

Mateen habitait à quelque 200 kilomètres au sud-est d'Orlando, à Port Saint Lucie en Floride et travaillait pour une société privée de sécurité. Il a attaqué le Pulse dimanche vers 02H00 (06H00 GMT) avec un fusil d'assaut et une arme de poing. Après avoir abattu plusieurs personnes, il s'est retranché dans les toilettes avec des otages et a appelé les services d'urgence pour revendiquer son «allégeance» au groupe de Daesh.

D'après son ex-femme, Mateen était un homme violent qui la battait. Son père, Mir Seddique, un Afghan, a décrit son fils comme un homophobe révulsé par la vue de deux hommes qui s'embrassent.

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Sans antécédents judiciaires, Omar Mateen disposait de deux permis de port d'arme et a pu acheter en toute légalité, quelques jours avant son crime, une arme de poing et un fusil mitrailleur de type AR-15.

Quels liens entre le tueur et Daesh ?

Le FBI enquête pour «acte de terrorisme». Mateen a prêté «allégeance» au groupe de Daesh dans un appel passé aux services d'urgence 911 durant son attentat. L'organisation jihadiste ultra-radicale a confirmé lundi sur sa radio la revendication du massacre d'Orlando, qui a fait aussi 53 blessés. Dès dimanche, l'agence de presse Amaq liée à Daesh avait affirmé qu'un «combattant de Daesh» avait perpétré le carnage.

Mais selon le directeur du FBI James Comey, Mateen qui s'est radicalisé «au moins en partie» sur internet semblait plutôt éclectique dans ses affinités extrémistes.

La tuerie d'Orlando [John SAEKI / AFP]
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La tuerie d'Orlando

 

Il avait aussi fait part de sa sympathie pour le Hezbollah, une organisation terroriste chiite «qui est le plus grand ennemi» de Daesh. Il a aussi exprimé sa sympathie pour Moner Mohammad Abusalha, jihadiste américain membre du front Al-Nosra (branche syrienne d'Al Qaïda et elle aussi ennemie de Daesh).

Le président Obama a souligné lundi qu'il n'y avait pas à ce stade de «preuves claires» que l'attaque ait été «dirigée» par l'étranger.

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Quand le FBI a-t-il enquêté sur Mateen ?

Mateen a fait l'objet d'une première enquête du FBI pendant dix mois, de mai 2013 à mars 2014. Le FBI l'a entendu et a procédé à des écoutes et des vérifications diverses, Mateen ayant attiré l'attention de ses collègues sur son lieu de travail par des remarques laissant penser à un lien avec le terrorisme. Pendant la durée de cette enquête, le FBI avait placé Mateen dans un fichier de personnes à surveiller. Mais son nom avait été retiré quand cette enquête a été close.

Imam Syed Shafeeq Rahman, l'imam de la mosquée que fréquentait Omar Mateen, parle aux journalistes à Fort Pierce, Floride, le 12 juin 2016 [Jon Silman / AFP]
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Imam Syed Shafeeq Rahman, l'imam de la mosquée que fréquentait Omar Mateen, parle aux journalistes à Fort Pierce, Floride, le 12 juin 2016

 

Le FBI a de nouveau procédé à des vérifications sur Mateen, deux mois plus tard, pour vérifier ses liens avec le jihadiste américain Moner Mohammad Abusalha, mort en Syrie.

Lors de la première enquête le concernant, le FBI s'est renseigné auprès de l'Arabie saoudite sur deux pèlerinages (la Omra, petit pèlerinage à la Mecque) de Mateen dans le pays, en 2011 et 2012. «Nos partenaires saoudiens ont coopéré» et n'ont «rien trouvé d'anormal», a indiqué lundi le directeur du FBI.

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Qui sont les victimes?

Les autorités américaines ont commencé à rendre publics les noms des victimes dimanche, au fur et à mesure de leur identification et seulement après que les proches aient été prévenus. Parmi les tués - qui avaient entre 19 et 50 ans - on trouve de nombreux noms à consonance hispanique, une minorité très implantée en Floride.

Quel est le club gay visé?

Veillée à Manhattan à New York pour les victimes du Pulse le 13 juin 2016 [KENA BETANCUR / AFP]
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Veillée à Manhattan à New York pour les victimes du Pulse le 13 juin 2016

 

Le club Pulse s'affiche comme l'une des boîtes de nuit emblématiques de la défense des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres) aux Etats-Unis. L'établissement a été fondé en 2004 après un drame familial : la mort en 1991 du frère de la co-propriétaire, emporté par le sida. Le Pulse fait aujourd'hui partie d'un réseau communautaire dynamique en Floride cherchant à «réveiller les consciences» sur l'homosexualité aux Etats-Unis et dans le monde.

«Depuis ses origines, le Pulse a servi de lieu d'amour et d'acceptation pour la communauté LGBT», selon l'autre co-propriétaire qui a exprimé sa «profonde tristesse» face au massacre, le pire jamais perpétré dans le monde contre la communauté homosexuelle.

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