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La Belgique, en lutte contre le terrorisme, reste menacée

Le Premier ministre belge Charles Michel (à gauche) et le vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur Jan Jambon lors d'une réunion après le démantèlement d'une cellule teroriste à Bruxelles le 18 juin 2016 [Nicolas MAETERLINCK / BELGA/AFP] Le Premier ministre belge Charles Michel (à gauche) et le vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur Jan Jambon lors d'une réunion après le démantèlement d'une cellule teroriste à Bruxelles le 18 juin 2016 [Nicolas MAETERLINCK / BELGA/AFP]

La menace terroriste continue à planer sur la Belgique trois mois après les attentats de Bruxelles, et l'inculpation samedi de trois hommes pour "tentative d'assassinat" démontre que si l'enquête se poursuit sans relâche, les jihadistes restent eux aussi actifs sur le sol belge.

A-t-on évité un nouvel attentat, après ceux qui ont fait 32 morts et plus de 300 blessés à l'aéroport et dans le métro bruxellois le 22 mars, grâce aux dizaines de perquisitions effectuées dans 16 communes belges dans la nuit de vendredi à samedi ? Les autorités judiciaires et politiques ne l'ont pas affirmé clairement, sans doute pour ne pas renforcer le sentiment d'insécurité, déjà bien présent et alors que les Belges se rassemblent dans des lieux publics pour suivre le parcours des Diables Rouges à l'Euro 2016. Mais plusieurs éléments permettent de le penser.

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Tout d'abord, cette petite phrase, lâchée samedi dans un communiqué par le parquet fédéral, qui coordonne la lutte antiterroriste: "Les éléments recueillis dans le cadre de l'instruction nécessitaient d'intervenir immédiatement". L'ampleur des perquisitions ensuite: "des dizaines" d'opérations, principalement dans à Bruxelles mais aussi en Flandre (nord) et en Wallonie (sud). Des centaines d'enquêteurs ont fouillé des habitations, mais aussi 152 boxes de garage, procédant à l'interpellation d'une quarantaine de personnes, dont 12 ont été entendues par un juge d'instruction antiterrorisme, qui a finalement décidé d'en inculper trois et de les placer en détention provisoire.

Des militaires belges dans les rues de Bruxelles après le démantèlement d'une cellule terroriste le 18 juin 2016 [Nicolas MAETERLINCK / BELGA/AFP]
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Des militaires belges dans les rues de Bruxelles après le démantèlement d'une cellule terroriste le 18 juin 2016

Selon des informations de la presse belge, non confirmées officiellement, les trois hommes, Samir C., Moustapha B. et Jawad B, sont des connaissances des frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui et de Najim Laachraoui, les kamikazes qui se sont fait exploser le 22 mars à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et à la station de métro Maelbeek. Toujours selon des médias belges, les enquêteurs avaient acquis la conviction, sur la base d'écoutes téléphoniques, qu'une cellule s'apprêtait à commettre un attentat ce week-end, notamment à l'occasion du match Belgique-Irlande samedi après-midi. Le parquet fédéral n'a donné aucun détail sur les cibles potentielles, mais le chef d'inculpation retenu contre les trois suspects laisse peu de doutes sur leurs intentions: "tentative d'assassinat dans un contexte terroriste" et "participation aux activités d'un groupe terroriste".

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Le spectaculaire coup de filet a-t-il pour autant permis de circonscrire la menace ? Dans l'immédiat, sans doute, puisque le match Belgique-Irlande (3-0), suivi par des milliers de supporters en Belgique sur des écrans géant, s'est déroulé sans incident. Mais de l'aveu même du parquet, l'opération n'a pas atteint l'ensemble de ses objectifs, puisqu'"aucune arme ni explosif" n'ont jusqu'ici été retrouvés. Deux cellules étaient en fait visées, mais "une seule a pu être mise hors d'état de nuire", a expliqué un expert en terrorisme, Claude Moniquet, interrogé par la chaîne France 24.

Le Premier ministre Charles Michel a assuré samedi que la situation était "sous contrôle". Le chef du gouvernement a aussi salué le "travail gigantesque" des enquêteurs, "qui mettent tout en oeuvre pour démanteler les cellules terroristes qui ont de mauvaises intentions et pour tenter d'empêcher les passages à l'acte". L'Organe de coordination pour l'analyse de la menace terroriste (Ocam) n'a pas non plus rehaussé samedi son niveau d'alerte, qui reste à 3 (menace "possible et vraisemblable").

Des policiers sécurisent un périmètre autour de la station de métro Maelbeek à Bruxelles après une explosion le 22 mars 2016 [NICOLAS MAETERLINCK / Belga/AFP/Archives]
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Des policiers sécurisent un périmètre autour de la station de métro Maelbeek à Bruxelles après une explosion le 22 mars 2016

Des messages qui se veulent rassurant, alors que la presse belge avait révélé mercredi que les services de police du royaume avaient été avertis que des combattants de Daesh avaient récemment quitté la Syrie pour commettre des attentats en Belgique et en France. Pour la justice belge, il faut non seulement contenir les nouveaux risques, mais aussi poursuivre l'enquête sur les attentats du 22 mars.

Vendredi, un huitième homme a été inculpé pour "terrorisme" dans ce dossier. Il s'agit de Yousef E. A., (Ali El Haddad Asufi, selon la presse), qui selon les médias locaux travaillait à l'aéroport de Bruxelles. Selon ces sources, c'était un proche des frères El Bakraoui, à qui il aurait notamment indiqué que des vols partaient tous les mardis de Bruxelles pour les Etats-Unis, la Russie et Israël, trois pays honnis par Daesh. Quant à la Belgique, elle fait partie de la coalition qui lutte contre le groupe islamiste ultra-radical en Irak et, bientôt, en Syrie. Les attentats du 22 mars, revendiqués par l'organisation jihadiste, se sont produits un mardi.

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