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Bientôt la préférence nationale en Grande-Bretagne ?

La ministre de l'Intérieur britannique Amber Rudd croit bon d’obliger les entreprises à recruter localement.[BEN STANSALL / AFP]

L’idée a déclenché une véritable polémique. La ministre de l'Intérieur britannique, Amber Rudd, suggère la mise en place d'un plan pour obliger les entreprises à privilégier la main d'œuvre nationale et à publier la liste de leurs employés étrangers.

Ces derniers jours, le gouvernement de Theresa May semble vouloir répondre à tout prix aux attentes des électeurs de l’UKIP sur les questions d'immigration. C’est ainsi qu’Amber Rudd projette d’obliger les entreprises à recruter localement. Comment ? Juste après la publication d’une offre d’emploi, priorité serait donnée aux travailleurs britanniques et au bout de vingt-huit jours les autres candidatures, celles des étrangers, seraient étudiées. Le début de la préférence nationale en somme. Dans son plan, elle envisage également de faire obligation aux patrons de publier la proportion d’étrangers parmi leurs salariés.

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Ces deux pistes ont été vivement critiquées outre-manche. La préférence nationale étant considérée tantôt comme une «mauvaise idée» tantôt comme une mesure «xénophobe». Pour le Times, la mesure vise à «faire honte» aux entreprises tandis que pour le Financial Times, il s'agit là d’une «attaque» «contre les entreprises». La Première ministre d'Ecosse, Nicola Sturgeon, va plus loin et a demandé une clarification. Quand au chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, il s'est indigné de la «bassesse» des Tories qui agitent «les flammes xénophobes».

 

 

Les propositions d’Amber Rudd s’inscrivent en tout cas dans un contexte très particulier en Grande-Bretagne où le sujet de l’immigration devient délicat. La ministre de l'Intérieur s’est ainsi récemment inquiétée de savoir si les étudiants étrangers venaient «réellement pour étudier». Quant au ministre de Commerce international, Liam Fox, il a souligné cette semaine dans la perspective du Brexit qu'il était hors de question de garantir les futurs droits des trois millions de citoyens européens déjà établis au Royaume-Uni. Une intransigeance affichée qui ouvre manifestement la voie à un «Brexit dur».

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