En direct
A suivre

Assad exclut que son départ soit négocié

Le président syrien Bachar al-Assad le 9 janvier 2017 à Damas  [HO / SANA/AFP] Le président syrien Bachar al-Assad le 9 janvier 2017 à Damas [HO / SANA/AFP]

Opposé à toute trêve dans la région de Wadi Barada qui alimente Damas en eau, le président syrien Bachar al-Assad, renforcé par la prise d'Alep, a de même réaffirmé son refus de toute discussion autour son départ lors des négociations prévues fin janvier au Kazakhstan.

Après avoir repris la totalité d'Alep, les troupes du régime et le Hezbollah chiite libanais mènent désormais l'offensive pour déloger les rebelles de la ville de Wadi Barada, à 15 km de Damas, et reprendre ainsi le contrôle des principales sources d'approvisionnement en eau de la capitale. La poursuite de ces combats menace le cessez-le-feu parrainé par la Russie et la Turquie qui est entré en vigueur le 30 décembre et qui devrait être un prélude aux négociations de paix prévues fin janvier à Astana.

A lire aussi : Syrie : la coalition a mené avec «succès» une opération commando contre Daesh

«Le rôle de l'armée syrienne est de libérer ce secteur afin d'empêcher les terroristes d'user de (l'arme de) l'eau pour faire suffoquer la capitale», a déclaré Bachar al-Assad dans un entretien à des médias français. Selon lui, le cessez-le-feu «est violé car les terroristes occupent la principale source d'eau de Damas, privant plus de cinq millions de civils d'eau depuis trois semaines».

Rare commando au sol

«Le cessez-le-feu n'inclut ni Daesh ni le Front al-Nosra, et le secteur (de Wadi Barada) est occupé par al-Nosra», a répété Bachar al-Assad, au sujet de la filiale d'al-Qaïda, désormais rebaptisée Fateh al-Cham : «Donc il ne fait pas partie du cessez-le-feu». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les violents combats de lundi autour de Wadi Barada n'auraient pourtant impliqué qu'une minorité de combattants de Fateh al-Cham.

Un enfant au milieu des décombres le 9 janvier 2017 à Douma, ville aux mains des rebelles [Abd Doumany / AFP]
Photo

ci-dessus
Un enfant au milieu des décombres le 9 janvier 2017 à Douma, ville aux mains des rebelles

 

Dans ce conflit extrêmement complexe, où sont impliqués une multitude d'acteurs internationaux ou régionaux, ainsi que de groupes rebelles et jihadistes, la coalition dirigée par les Etats-Unis a tué dimanche 25 jihadistes de Daesh lors d'une rare opération commando au sol dans l'est de la Syrie, dans la province de Deir Ezzor, seule province du pays quasi-totalement aux mains de Daesh.

A lire aussi : Assad veut «libérer chaque centimètre carré» de la Syrie

D'après l'OSDH, 14 de ces jihadistes ont été tués à bord d'un véhicule et 11 autres dans une attaque contre une station d'eau contrôlée par Daesh dans le village d'al-Koubar.

Le Pentagone à Arlington, le 23 avril 2015 [SAUL LOEB / AFP]
Photo

ci-dessus
Le Pentagone à Arlington, le 23 avril 2015

 

Le Pentagone s'est borné à parler de «succès», tout en jugeant «très exagéré» ce bilan de 25 tués et en niant que des prisonniers aient été faits. Le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, a seulement précisé que l'opération avait été conduite par l'unité américaine des forces spéciales chargées de traquer les chefs jihadistes (ETF, expeditionary targetting force). La coalition conduit depuis l'été 2014 des frappes aériennes contre Daesh en Irak et en Syrie, mais elle mène rarement des opérations au sol.

A lire aussi : Assad veut «libérer chaque centimètre carré» de la Syrie

Bête blessée, Daesh reste pourtant capable d'opérations choc en Syrie, comme cette explosion d'une importante centrale au gaz, à Hayyan, dans la province de Homs, qui fournissait le tiers de l'électricité du pays. Cette usine avait cessé de produire depuis un mois après l'avancée des jihadistes dans le région de Palmyre.

Selon Jihad Yazigi, directeur de l'hebdomadaire en ligne Syria Report, auprès de l'AFP, cette centrale «est l'une des plus importantes (...) infrastructures économiques à être détruite depuis mars 2011».

Bachar évoque un référendum

Fort de sa victoire à Alep obtenue avec l'aide des Russes et des Iraniens le 22 décembre, Bachar al-Assad a exclu que soit négocié à Astana son départ, réclamé par l'opposition depuis le début de la révolte en 2011. «Nous sommes prêts à négocier sur tout», a-t-il dit : mais «mon statut dépend de la Constitution et cette dernière est très claire sur la manière dont vous pouvez élire ou vous débarrasser d'un président», a-t-il précisé.

«Donc, s'ils (l'opposition) veulent négocier ce point, ils doivent discuter de la Constitution et celle-ci n'appartient ni au président, ni au gouvernement, ni à l'opposition mais au peuple syrien et il faut donc un référendum», a-t-il souligné. Les négociations d'Astana doivent tenter de mettre fin à la guerre civile qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011 en Syrie.

Pour la négociatrice de l'opposition Basma Kodmani, «les Russes sont, cette fois-ci, sérieux et déterminés. Ils veulent sortir du conflit, ils sont allés dans l'option militaire aussi loin qu'il était dans leur intérêt d'aller». «Ils ne peuvent pas remporter une victoire totale, cela va durer des années (...) Donc maintenant, ils veulent une solution politique et que cette réunion d'Astana soit crédible», a-t-elle dit à l'AFP.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités