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Allemagne : Merkel mise sous pression

La chancelière allemande Angela Merkel à Hanovre, le 19 mars 2017. La chancelière allemande Angela Merkel à Hanovre, le 19 mars 2017.[ODD ANDERSEN / AFP]

A peine rentrée de Washington, où Donald Trump lui a ­réservé la semaine dernière un accueil glacial, Angela Merkel doit faire face à une série de difficultés, entre bataille politique et attaques personnelles.

Alors que sa candidature à un nouveau mandat en septembre est mise à mal par la fracassante entrée en campagne de Martin Schulz, elle doit gérer à la fois les incertitudes de l’Europe et les attaques de la Turquie. Des obstacles sur tous les fronts, dans une période politique particulièrement incertaine.

Des défis multiples

Lors de l’annonce de sa candidature, en janvier, l’ancien président du Parlement européen social-démocrate Martin Schulz avait 15 points de retard sur Angela Merkel dans les sondages. Deux mois plus tard, il talonne la chancelière, soulevant l’enthousiasme de son camp. Son investiture officielle à l’unanimité à la tête de son parti, le SPD, ce week-end, est venue couronner cette ascension fulgurante.

De quoi rendre jalouse la chancelière, loin de bénéficier de cet adhésion massive. En effet, si sa candidature a bien été validée par son parti, elle reste très critiquée par sa droite, qui lui reproche sa politique d’accueil des réfugiés.

Mais Angela Merkel n’a pas tellement le temps de faire campagne dans son camp. Pour l’heure, elle doit jouer son rôle de leader européen en tentant de donner un nouveau souffle à l’Union, mise à mal par le Brexit et la montée des populismes, mais soucieuse d’afficher un front uni pour les soixante ans du traité de Rome, samedi 25 mars.

Une tâche qui s’annonce ardue, plusieurs pays d’Europe de l’est s’opposant à ses propositions. La Pologne a notamment répété hier, par la voix du chef du parti au pouvoir, Jaroslaw Kaczinski, son opposition à l’Europe à plusieurs vitesses prônée par Paris et Berlin. 

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Pour ne rien arranger, la chancelière affronte les attaques exponentielles de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a franchi un cap ce week-end en l’accusant personnellement de «pratiques nazies». En cause, l’annulation par des municipalités allemandes de meetings électoraux. Une crise qui pourrait se répercuter au sein de la communauté turque.

Une solidité à toute épreuve ?

Malgré ces difficultés, la chancelière semble tenir le cap. Si Martin Schulz la talonne, elle reste en effet en tête des sondages et pourrait bien rempiler pour un quatrième mandat en septembre. Au pouvoir depuis 2005, elle bénéficie en outre d’une maîtrise des dossiers diplomatiques dont peu parmi ses homologues peuvent se targuer. 

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Si bien que lorsque Donald Trump a été élu aux États-Unis, c’est naturellement vers elle que tous les regards se sont tournés pour lui tenir tête et incarner les valeurs de l’Europe. Ce qu’elle a d’ailleurs fait lors de son déplacement à Washington la semaine dernière, sans se départir de son flegme, ni se laisser déstabiliser. 

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