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Poutine et Macron à Versailles pour briser la glace

Le président Vladimir Poutine sera le premier chef d'Etat étranger reçu par Emmanuel Macron. Le président Vladimir Poutine sera le premier chef d'Etat étranger reçu par Emmanuel Macron.[Odd ANDERSEN / AFP]

Le chef de l’Etat accueille le maître du Kremlin aujourd’hui à Versailles. Un test grandeur nature pour celui qui débute sur la scène internationale.

En 1717, le tsar Pierre le Grand se rendait pour la première fois à Versailles, inaugurant les relations diplomatiques entre la France et la Russie.

Trois siècles plus tard, le président Vladimir Poutine est reçu ce lundi 29 mai au Grand Trianon par son homologue Emmanuel Macron, à l’occasion d’une exposition retraçant cette visite historique. Un prétexte idéal pour une première rencontre très attendue entre le maître du Kremlin et le nouveau locataire de l’Elysée, de vingt-cinq ans son cadet.

Un programme chargé

Les deux dirigeants ont prévu de visiter l’exposition sur Pierre le Grand ensemble, mais Vladimir Poutine, qui n’a pas fait de déplacement officiel en France depuis cinq ans, se contentant de se rendre aux grands rendez-vous multilatéraux comme la COP21, n’est pas là pour faire du tourisme.

Un programme chargé attend en effet les deux présidents, entre un entretien en tête à tête et un déjeuner avec leurs délégations, avant une conférence de presse commune.

Ils aborderont plusieurs sujets cruciaux, notamment la coopération franco-russe, l’avenir de l’Union européenne et la lutte contre le terrorisme, alors que Saint-Pétersbourg a été frappé le mois dernier par un attentat jihadiste lors duquel 14 personnes ont perdu la vie.

Les deux dirigeants se pencheront aussi sur les questions de la guerre en Ukraine et de l’annexion de la Crimée, deux dossiers qui ont contribué à empoisonner les relations franco-russes durant le quinquennat de François Hollande.

Ils évoqueront enfin le conflit syrien, également une source de tensions majeure entre Paris et Moscou. Le Kremlin espère une discussion «très intéressante et franche», sur ce sujet. «J’aurais un dialogue exigeant avec la Russie. Il est indispensable pour construire une solution inclusive à la crise syrienne», a de son côté annoncé Emmanuel Macron, ce week-end, à l’issue du G7.

Mais sera-t-il aussi à l’aise à Versailles qu’à Taormine ?

Un rendez-vous à haut risque

Si le président français a été apprécié lors de cet exercice diplomatique, qui lui a permis de rencontrer plusieurs dirigeants, recevoir Vladimir Poutine s’annonce plus complexe. Durant la campagne, le président russe n’avait pas caché sa préférence pour Marine Le Pen.

Quant à Emmanuel Macron, il avait déclaré ne pas «faire partie de ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine», soulignant qu’il ne partageait pas ses «valeurs». Au lendemain de sa victoire, le Russe l’a appelé à «surmonter la méfiance mutuelle». 

Pour Emmanuel Macron, il s’agit de saisir cette main tendue sans donner l’impression de renoncer à ses idées. Un défi pour ce novice en diplomatie, face à un homme qui impose son agenda au monde depuis son arrivée au Kremlin, il y a dix-sept ans. 

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