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5.000 euros d’amende pour un commentaire raciste sur Airbnb

«Je ne laisserai pas des étrangers dicter à notre pays ce qu'il doit faire», a déclaré la logeuse. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

Dyne Suh, une légiste de 26 ans, avait réservé le chalet de Tami Barker à Big Bear, en Californie. Quelques minutes avant son arrivée, elle a reçu un message de la propriétaire, lui annonçant qu'elle ne logerait pas une personne asiatique.

«Je ne le vous louerais pas même si vous étiez la dernière personne sur Terre», disait le message en question, envoyé quelques minutes avant l'arrivée de Dyne Suh. «Un mot résume tout : asiatique».

La jeune femme avait réservé le chalet pour un week-end avec son fiancé, au mois de février 2017, et avait payé en avance 250 dollars par nuit. Elle avait ensuite demandé à Tami Barker si elle pouvait faire venir deux amis et deux chiens, et la propriétaire lui avait simplement demandé 50 dollars supplémentaires par nuit.

Le groupe s'est rendu au chalet après un long voyage en voiture, sous la neige. Quelques minutes avant d'arriver sur place, Dyne Suh a envoyé un message à Tami Barker pour la prévenir de son arrivée. C'est là que la propriétaire lui aurait envoyé le commentaire raciste, tout en niant avoir accepté la venue de deux autres personnes, et ce malgré les captures d'écrans de la conversation que lui envoyait Dyne Suh.

«C'est pour cela que nous avons Trump»

Selon le Guardian, lorsque la jeune femme a informé son interlocutrice qu'elle s'était plaint directement à Airbnb à cause du caractère raciste de sa remarque, Tami Barker aurait répondu «C'est pour cela que nous avons Trump... et je ne laisserai pas des étrangers dicter à notre pays ce qu'il doit faire».

Une vidéo a ensuite été postée sur YouTube montrant Syne Duh en larmes. «Je suis une citoyenne américaine, c'est ma maison, je suis ici depuis que j'ai 3 ans», explique-t-elle, «l'Amérique est ma maison, je me considère américaine, mais cette femme me discrimine car je suis asiatique».

«Je me sens tellement blessée», continue-t-elle. «Les gens pensaient qu'avec l'élection du président Obama, il n'y avait plus de racisme dans ce pays. Non, le racisme se porte bien, il existe, et ça peut arriver à n'importe qui».

Des cours d'études asio-américaines

La propriétaire du chalet a été condamnée à payer une amende de 5.000 dollars pour «discrimination raciale». Elle devra également suivre des cours d'université sur l'Histoire asio-américaine, s'excuser personnellement à Dyne Suh et faire du bénévolat dans une organisation de défense des droits civils.

C'est la première fois qu'un utilisateur d'Airbnb est condamné pour discrimination raciale, depuis qu'Airbnb et le California Department of Fair Employment and Housing (DFEH), un service de l'Etat californien, ont mis en place une régulation plus stricte en matière de discrimination.

Début juillet, une autre histoire de discrimination en lien avec Airbnb explosait sur le web. Une étudiante s'était faite pousser dans les escaliers, tête la première, par un hôte mécontent de trouver le groupe de touristes encore dans son appartement à midi alors qu'ils devaient le quitter à 11h.

Selon les médias locaux, le propriétaire de l'appartement a été interpellé et est actuellement poursuivi pour tentative de meurtre. «Nous prendrons des mesures très sévères contre les auteurs de cette conduite odieuse ; nous pourrons aller jusqu’au bannissement à vie de ces personnes de notre plate-forme. Nous offrons notre aide aux services en charge de l’enquête et nous nous joindrons aux poursuites potentielles. Personne ne devrait jamais être traité comme ça et cela ne sera pas toléré», avait déclaré l'un des responsables d'Airbnb, David King.

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