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La pression judiciaire augmente sur Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Jérusalem, le 30 juillet 2017 [AMIR COHEN / AFP/Archives] Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Jérusalem, le 30 juillet 2017 [AMIR COHEN / AFP/Archives]

La pression judiciaire s'est considérablement accentuée vendredi sur Benjamin Netanyahou avec l'annonce qu'un ancien proche collaborateur du Premier ministre israélien avait accepté de coopérer avec la justice dans deux affaires de corruption présumée menaçant d'éclabousser le chef de gouvernement.

Les médias ont souligné ces derniers jours le potentiel explosif des déclarations d'Ari Harow alors que se profilait la perspective que cet ancien directeur de bureau puis chef de cabinet de Netanyahou jusqu'en 2015 accepte de coopérer avec les enquêteurs contre la clémence dans les investigations le concernant lui-même.

M. Harow était un proche confident et jouait quasiment le rôle de "ministre des Finances" des Netanyahou, écrit le quotidien Yedioth Ahronoth, généralement hostile au Premier ministre, citant une source proche du bureau de celui-ci.

Comme attendu depuis quelques jours, Ari Harow a signé un accord avec le parquet pour collaborer avec les policiers chargés d'enquêter dans deux dossiers concernant Netanyahou, a indiqué un responsable israélien sous couvert de l'anonymat, confirmant des informations de presse, mais sans spécifier la teneur de l'accord.

Des interrogatoires fructueux

M. Harow est en butte à des investigations distinctes de celles menaçant Netanyahou. Les policiers soupçonneraient une magouille dans la cession d'une société de consultants qu'il avait créée en 2010 après avoir quitté le bureau de Netanyahou et qu'il était censé avoir revendue en devenant son chef de cabinet en 2014.

Il avait été arrêté en 2015 à l'aéroport de Tel-Aviv à son retour de l'étranger. Ses agissements présumés sont passibles d'une peine de prison que lui épargnerait l'accord passé vendredi; en échange de sa loquacité, il serait condamné à du travail d'intérêt général et à 700.000 shekels d'amende (163.000 euros), ont écrit les quotidiens Haaretz et Yedioth.

Ses interrogatoires auraient déjà livré aux policiers un matériel précieux dans les deux dossiers qui concerneraient directement M. Netanyahou et qui font les titres des journaux depuis des mois. Un document de police, rendu public accidentellement selon la presse, est venu confirmer jeudi que ces investigations visaient des faits présumés de corruption, fraude et abus de confiance.

Enregistrements compromettants 

L'une des enquêtes repose sur le soupçon que Netanyahou aurait reçu, illégalement, des cadeaux de personnalités très riches, dont le milliardaire australien James Packer et un producteur à Hollywood, Arnon Milchan. La valeur totale de ces cadeaux a été chiffrée par les médias à des dizaines de milliers de dollars.

Une autre enquête cherche à déterminer s'il aurait essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yedioth pour une couverture positive de la part du journal, en échange de laquelle il aurait aidé à réduire les opérations d'Israel Hayom, concurrent du Yedioth.

Ce sont des enregistrements de conversations entre Netanyahou et le propriétaire du Yedioth, retrouvés sur le portable de Harow, qui ont éveillé la suspicion des policiers, selon la presse.

Netanyahou a été interrogé à plusieurs reprises par les policiers, sans être mis en cause. Son porte-parole, David Keyes, a décliné tout commentaire sur l'accord annoncé vendredi.

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