Les députés philippins ont alloué la somme ridicule de 1.000 pesos, soit l'équivalent de 16,70 euros, au budget annuel de la commission des Droits de l'Homme. Une mesure perçue comme une punition envers une institution dérangeante pour le président Duterte.
Elle est notamment chargée d'enquêter sur la guerre contre la drogue lancée par le président Rodrigo Duterte, qui a fait des milliers de victimes depuis l'année dernière. Les policiers ont été incitées par le président à abattre les personnes soupçonnées de vendre de la drogue et même les usagers sous le seul prétexte qu'ils ont tenté de prendre la fuite. En réalité, selon les témoignages, il s'agit la plupart du temps d'exécutions sommaires.
Le budget dérisoire de la Commission des Droits de l'Homme a été voté par 119 députés du Congrès contre 32. Et le porte-parole de la chambre, Pantaleon Alvarez, a qualifié la Commission «d'inutile», ajoutant même en direction de celle-ci : «si vous voulez protéger les droits des criminels, faites vous financer par les criminels».
La commission des Droits de l'Homme menacée
Cette dernière avait demandé un budget de 1,72 milliards de pesos, soit 28,5 millions d'euros, pour 2018. Dans un premier temps, le gouvernement avait estimé que la moitié de cette somme serait suffisante. Mais le Congrès philippin a finalement réduit à presque rien la somme allouée, remettant ainsi en question l'existence même de la Commission des Droits de l'Homme.
La mesure doit encore être approuvée par le Sénat, mais l'issue du vote ne fait guère de doute, ce dernier étant dominé par le parti du président Duterte.