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Donald Trump / Kim Jong-un : où s'arrêtera l'escalade?

Donald Trump comme Kim Jung-un sont deux dirigeants imprévisibles mais stratèges, qui cultivent la provocation. Donald Trump comme Kim Jung-un sont deux dirigeants imprévisibles mais stratèges, qui cultivent la provocation.[AFP / LOEB.S et KCNA via KNS]

Le monde assiste avec inquiétude aux violentes joutes verbales entre Washington et Pyongyang, espérant que la ligne rouge ne soit pas franchie.

Faut-il s’attendre au pire des scénarios ? Tirs de missile, essais nucléaires de plus en plus puissants, provocations verbales... Donald Trump et Kim Jong-un ne cessent depuis des semaines de s’opposer et de montrer les dents. Dernier épisode en date : mardi, lors de son discours inaugural devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York, Trump a menacé de «détruire totalement» la Corée du Nord si son pays est obligé «de se défendre ou de défendre ses alliés». A tel point qu’il est très difficile de prédire l’issue d’une telle escalade.

Deux postures idéologiques

Du côté nord-coréen, ces provocations ne sont pas nouvelles et s’inscrivent dans une lignée de quarante ans de démonstration de force. Pyongyang, ultime vestige du stalinisme, a toujours cherché à exister sur la scène internationale, quand Washington, l’aigle impérialiste, selon ses détracteurs, s’est toujours présenté comme le gendarme du monde. Deux modèles ennemis en somme.

Mais, c’est la confrontation des deux dirigeants actuels, totalement imprévisibles, qui semble inédite et fait des étincelles. Trump, utilisateur frénétique de Twitter, est régulièrement recadré par son administration et fait volte-face dans sa politique étrangère. Lui, qui ne voulait pas intervenir en Syrie, a ainsi ordonné en avril un bombardement sans même en informer ses alliés.

Quant à Kim Jong-un, il multiplie les provocations, les défilés militaires comme symbole de sa force de frappe, et semble prêt à tout. Les deux dirigeants cherchent en réalité à préserver leurs propres intérêts. Lors de son discours à l’ONU, Trump l’a promis, il fera toujours passer «l’Amérique d’abord». Son seul but «est de s’adresser à sa base électorale», analyse Antoine Bondaz, chercheur à la fondation pour la recherche stratégique.

Kim, lui, veut comme son père et son grand-père pérenniser le régime. Il use de la terreur pour dissuader ses opposants et légitimer son pouvoir. «Jong-un s’impose comme l’homme qui protège son pays des méchants adversaires extérieurs. Son peuple a une bonne image de lui», explique Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l’Iris.

Des sanctions ou le dialogue

Mais si Trump s’est dit prêt à utiliser ses capacités nucléaires contre Pyongyang, il ne dispose en réalité que de deux options raisonnables : plus de sanctions ou le dialogue. L’ONU, le 11 septembre, a ainsi réduit son approvisionnement en pétrole. Une mesure «scélérate» selon Pyongyang, qui, dit-elle, ne «fera qu’accélérer le programme nucléaire». Les sanctions dépendent en réalité du bon vouloir de la Chine, qui assure 80 % des importations nord-coréennes. Problème : Pékin entend éviter l’effondrement de son partenaire. La solution la plus probable semble donc être la négociation pour parvenir à un gel du programme balistique. Mais, un tel accord nécessiterait des concessions de la communauté internationale. 

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