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Climat, Unesco, Migrants... Trump fait cavalier seul

Le président des États-Unis, Donald Trump, vendredi 2 décembre 2017 à New York. Le président des États-Unis, Donald Trump, vendredi 2 décembre 2017 à New York. [MANDEL NGAN / AFP]

Après l’accord de Paris sur le climat et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), les Etats-Unis ont annoncé leur intention d’abandonner le Pacte mondial pour les réfugiés et les migrants.

Ce projet, lancé par l’Assemblée générale de l’ONU en 2016, devrait être adopté l’an prochain. Mais pour l’ambassadrice Nikki Haley, fidèle du président Donald Trump, qui a annoncé ce nouveau retrait samedi 2 décembre, «les décisions sur les politiques d’immigration doivent toujours être prises par les Américains et les seuls Américains». Un discours qui s’inscrit dans la droite ligne de la volonté de repli manifestée par le dirigeant depuis son arrivée à la Maison Blanche.   

Faire cavalier seul à tout prix

À peine installé dans le Bureau ovale, Donald Trump s’est attaché à appliquer son slogan «l’Amérique d’abord». Dès le mois de janvier, il a ainsi retiré les Etats-Unis du Traité transpacifique, un accord de libre-échange signé en 2015 avec 15 pays asiatiques. Une démarche protectionniste que l’on retrouve dans sa volonté de renégocier l’Alena, avec le Mexique et le Canada, et dans ses critiques récurrentes des échanges transatlantiques, selon lui trop favorables à l’Union européenne. 

Mais au-delà de cette dimension économique, le repli de Donald Trump est surtout politique et diplomatique. Alors que la lutte contre le réchauffement climatique et la prolifération des armes atomiques apparaissent comme deux des plus grands défis du XXIe siècle, le président américain a choisi de quitter l’accord signé à l’issue de la COP21 et menace constamment celui sur le nucléaire iranien. 

Dans le premier cas, il montre à ses électeurs que les Etats-Unis ne sauraient se laisser dicter leur politique énergétique par des exigences écologiques formulées au niveau international. Dans le second, il s’agit de montrer les crocs vis-à-vis de l’Iran. «Ces mesures de repli ne sont pas seulement égoïstes, mais réellement hostile vise-à-vis du reste du monde», souligne l’historienne Nicole Bacharan, spécialiste des Etats-Unis.        

Des précédents historiques 

Pour Donald Trump, cette stratégie est aussi une manière détricoter ce qui avait été mis en place par son prédécesseur, Barack Obama. Ce dernier, de passage à Paris samedi, «a exprimé une vision du monde très ouverte, en tout point opposé à son successeur», explique Nicole Bacharan.

Mais si l’isolement cultivé par le nouveau président est particulièrement marqué et hostile, il n’est pas inédit dans l’histoire du pays. Les Etats-Unis sont en effet loin d’avoir toujours été volontaristes en matière de traités multilatéraux. 

En 1998, ils avaient ainsi voté contre l’instauration de la Cour pénale internationale, alors que 120 pays s’étaient prononcé pour. Ils n’ont toujours pas ratifié le texte, si bien que les ressortissants américains ne peuvent être jugés par ce tribunal. Washington n’a en outre jamais adopté la Convention sur les droits de l’enfant de 1989, qui interdit notamment la perpétuité réelle pour les mineurs, une peine toujours légale aux Etats-Unis. Ils sont le seul pays au monde à ne pas avoir ratifié le texte. Et il est clair que ce n’est pas Donald Trump qui y changera quoi que ce soit.

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