Trois gardiens de prison américains sont poursuivis pour avoir causé la mort d'un détenu en coupant son robinet pendant une semaine.
Les charges retenues contre le personnel pénitentiaire ont été annoncées ce mardi 13 février, presque un an après les recommandations des jurés. Ces derniers préconisaient de poursuivre les gardiens à la suite de la mort du prisonnier, décédé par déshydratation après sept jours sans eau dans sa cellule, à Milwaukee, en avril 2016. Le personnel pénitentiaire avait coupé son robinet pour le punir d'avoir inondé sa cellule.
Deux des gardiens, poursuivis pour négligence et mauvais traitement, risquent trois ans et demi de prison. La troisième accusée pourrait écopper d'une peine plus lourde, pour faux témoignage. Supérieure hiérarchique des deux premiers, elle avait en effet affirmé ne pas avoir eu connaissance de la coupure d'eau. Mais la police a révélé qu'elle avait dissimulé des enregistrements de vidéosurveillance montrant les gardiens en train de fermer le robinet.
Plusieurs autres gardiens interrogés dans le cadre de l'enquête ont indiqué qu'ils ne se doutaient que l'eau avait été coupée, puisque cette punition arbitraire n'avait pas été répertoriée et que personne ne les en avait informés.
La victime, un Afro-Américain de 38 ans mentalement instable, venait d'être placé en détention après avoir tiré sur un homme et ouvert le feu dans un casino. Selon sa famille, il avait fait une crise de nerfs.
L'enquête a révélé que cette affaire n'était pas le seul cas de privation d'eau survenu dans la prison de Milwaukee. Deux autres détenus ont eu leurs robinets coupés sur la même période, l'un d'entre eux une semaine à peine après la mort de la victime.