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Une base secrète américaine révélée grâce à la fonte des glaces

En 1959, le Corps des ingénieurs de l'armée américaine (USACE) creuse «Camp Century». Officiellement, il s'agit d'établir des laboratoires de recherche sur l'Arctique. [CC / US Army]

Un vestige de la Guerre froide et une menace pour l'environnement. Construite dans les années 1950 au Groënland pour mettre le territoire soviétique à portée des missiles américains, la base secrète de «Camp century» menace de déverser dans l'océan eaux usées, polychlorobiphényles (PCB) et résidus radioactifs du fait de la fonte des glaces.

«Personne ne pensait que [la base] ferait surface [...] mais le monde a changé», explique William Colgan, glaciologue à l'université canadienne de York. Au train où vont les choses, la base devrait être peu à peu mise au jour à partir de 2090, quand ses architectes espéraient qu'elle repose dans la cryosphère «pour l'éternité», selon une étude publiée sous sa direction dans le journal Geophysical Research Letters.

 

Faux «laboratoires de recherche» et vrai arsenal de guerre

En 1959, le Corps des ingénieurs de l'armée américaine (USACE) creuse «Camp Century» à environ 200 kilomètres à l'est de la base aérienne américaine de Thulé, dans le Groënland. Officiellement, il s'agit d'établir des laboratoires de recherche sur l'Arctique. On perce des tunnels pour accueillir les labos, un hôpital, un cinéma et une église, le tout alimenté par un petit réacteur nucléaire.

Trois ans plus tard, les militaires américains soumettent à leur état-major le projet Iceworm («vers de glace») : creuser au même endroit un réseau de galeries et y stocker 600 missiles balistiques. Les travaux sont lancés mais les ingénieurs réalisent que la glace est vivante, mouvante, qu'elle menace de broyer les tunnels. Le projet est donc abandonné en 1967. Le réacteur nucléaire a alors été extrait, mais les déchets demeurent.

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