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L'agroécologie pourrait nourrir et sauver la planète

Agriculture intensive à Amboise, le 16 juillet 2017 [GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives] Agriculture intensive à Amboise, le 16 juillet 2017 [GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives]

Pour nourrir le monde tout en préservant la planète du réchauffement, l'ONU encourage l'agroécologie, un tournant historique après plusieurs décennies de «révolution verte» basée sur l'agriculture intensive, désormais au banc des accusés.

«Nous avons besoin de promouvoir des systèmes alimentaires durables (...) et de préserver l'environnement: l'agroécologie peut aider à y parvenir», a déclaré mardi le directeur-général de l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) José Graziano da Silva, en ouverture du deuxième symposium international sur l'agroécologie à Rome.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le développement de l'agriculture basé sur l'utilisation massive d'engrais et de ressources chimiques (pesticides, herbicides, fongicides..) destinés à augmenter les rendements pour parvenir à assurer la sécurité alimentaire de la planète a eu un prix élevé pour l'environnement, a-t-il souligné.

«Les sols, les forêts, l'eau, la qualité de l'air et la biodiversité continuent de se dégrader alors que cette augmentation de la production à tout prix n'a pas éradiqué la faim dans le monde», a-t-il admis. L'ancien ministre français de l'Agriculture Stéphane Le Foll, invité d'honneur de la session d'ouverture du symposium pour son soutien actif à l'agroécologie depuis 2012, a pour sa part appelé à une «révolution doublement verte, qui s'appuie sur la nature». «La FAO a été le lieu de la première révolution verte, elle doit être le lieu d'une révolution doublement verte» a-t-il dit.

En partant des connaissances de chaque agriculteur sur ses parcelles, alliées aux derniers développements scientifiques, en faisant appel à de meilleurs soins du sol pour qu'il soit plus fertile et stocke plus de carbone, ainsi qu'à une biodiversité des espèces plantées, l'agroécologie tourne le dos aux engrais synthétiques. Elle essaie également de réduire la dépendance à une mécanisation à outrance qui alourdit les charges financières des agriculteurs.

«Nous devons nous écarter du système de monoculture tel qu'il a dominé le siècle précédent», a souligné le président du Fida (Fonds international de développement agricole) Gilbert Houngbo, une autre agence onusienne chargée de soutenir l'agriculture dans les pays en voie de développement. Le symposium, qui réunit plusieurs centaines de délégués venus du monde entier, doit se terminer jeudi par une «déclaration finale» qui sera portée à l'examen du comité de l'agriculture (de l'ONU) en septembre, a indiqué M. Graziano da Silva.

Une trentaine de pays à ce jour, dont la plupart des pays latino-américains, la Corée du Sud, la Chine, la Côte d'Ivoire, ainsi que l'Autriche, l'Allemagne, le Danemark, la France, la Suisse et l'Italie, ont adopté un cadre législatif ou réglementaire pour faciliter le développement de l'agroécologie, a-t-il précisé.

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