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Corée : une fragile détente

Kim Jong-un et Moon Jae-in lors de leur seconde rencontre, en mai, à Panmunjom Kim Jong-un et Moon Jae-in lors de leur seconde rencontre, en mai, à Panmunjom[ AFP / THE BLUE HOUSE]

Les dirigeants nord et sud-coréens, Kim Jong-un et Moon Jae-in, tiendront un troisième sommet bilatéral, du 18 au 20 septembre à Pyongyang, a annoncé Séoul ce jeudi 6 septembre.

Les deux hommes comptent entretenir ainsi le processus de rapprochement lancé dans la péninsule en février dernier, lors de la participation du Nord aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Depuis, les dirigeants se sont réunis à deux reprises, et la détente a connu une manifestation spectaculaire avec la rencontre, le 12 juin, du leader Kim Jong-un et du président américain Donald Trump, porteuse d’espoir.

Une bonne volonté affichée

À Séoul comme à Pyongyang, l’annonce, jeudi 6 septembre, d’un prochain sommet, s’est accompagnée de commentaires déterminés et optimistes. Moon Jae-in a affirmé nourrir de «grands espoirs», tandis que Kim Jong-un a fait part de sa volonté de faire de la péninsule «un berceau de paix sans armes nucléaires». Un enthousiasme partagé jusqu’à Washington, où Donald Trump, touché par la «confiance inchangée» qu’a exprimée le dictateur nord-coréen à son égard, a tweeté : «Nous y arriverons ensemble !». 

Et de fait, plusieurs avancées importantes ont été réalisées ces derniers mois. Pyongyang a mis fin à ses essais nucléaires et démantelé le site de Punggy-rie, tandis que Washington n’a pas repris ses exercices militaires sur la péninsule. Fin juillet, la Corée du Nord a en outre restitué des dépouilles de soldats américains, morts durant la guerre de Corée (1950-1953), aux États-Unis, une action saluée par Donald Trump. 

Une grande réunion des familles coréennes séparées par la guerre a également été organisée au Nord fin août, tandis que des équipes sportives communes Nord-Sud ont été envoyées aux Jeux Asiatiques en Indonésie.

Au-delà de ces mesures symboliques, Pyongyang et Séoul travaillent à la mise en place d’un bureau de liaison permanent à la frontière, afin de réunir des diplomates des deux pays. Son ouverture pourrait avoir lieu lors du sommet du 18 septembre qui, comme le note le chercheur spécialiste de la péninsule Antoine Bondaz, coïncidera avec l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. 

«Quand on sait qu’il y a un an, Donald Trump menaçait, devant cette même Assemblée générale, de détruire la Corée du Nord, on ne peut qu’être impressionné par le chemin parcouru», souligne-t-il.

Des mesures qui se font attendre

Malgré ces progrès, les avancées restent fragiles. «Toutes ces mesures sont réversibles», avertit en effet Antoine Bondaz. «La Corée du Nord a accepté de geler ses essais mais pas son programme nucléaire ; quant aux exercices militaires américains, ils peuvent très bien reprendre», précise-t-il.

Et si les maîtres de Washington et de Pyongyang ne tarissent pas d’éloges l’un sur l’autre, ils refusent pour l’instant tout compromis. Alors que la Corée du Nord attend des concessions américaines à chaque étape du processus, avec notamment la levée progressive des sanctions, les États-Unis demandent la dénucléarisation avant tout compromis. C’est dans ce contexte que le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annulé, en août, un déplacement à Pyongyang. Une visite qui, à ce jour, n’a pas été reportée, traduisant un rapprochement ralenti. 

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