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L'Islande et ses 355.000 habitants submergés par un tsunami d'anglais

Arnaldur Indridason, auteur de polars islandais, le 13 octobre 2011 à la Foire du livre de Francfort, en Allemagne [DANIEL ROLAND / AFP/Archives] Arnaldur Indridason, auteur de polars islandais, le 13 octobre 2011 à la Foire du livre de Francfort, en Allemagne [DANIEL ROLAND / AFP/Archives]

Arnaldur Indridason, célèbre auteur de polars islandais, n'y pourra rien : la langue islandaise qu'il manie avec talent dans ses romans sombres est submergée par la concurrence sur son île de l'anglais devenu omniprésent, star de la communication à l'ère numérique.

Comme chaque année depuis 1996, a eu lieu le 16 novembre la "journée de la langue islandaise", vouée à attirer "l'attention" sur l'islandais et "sa valeur" culturelle, dans ce pays de facto bilingue où beaucoup de jeunes sont même plus à l'aise en anglais.

Sur cette petite île où vivent 355.000 personnes, l'idiome barbare rend le nom des volcans imprononçable pour les non-initiés: souvenez-vous de l'"Eyjafjallajökull", qui avait paralysé en 2010 l'espace aérien d'Europe avec ses nuées de cendres, un défi oral pour les présentateurs de JT du Vieux Continent. Savoir réciter Shakespeare dans le texte y est vécu comme une nécessité.

"Je dois être capable de lire l'anglais car c'est une langue omniprésente et universelle", explique - en islandais - Sigthór Elías Smith, un blondinet aux yeux bleus de 11 ans en classe de 6e.

Les parents poussent souvent dans ce sens-là, relève Sigridur Sigurjonsdottir, professeur de grammaire islandaise à l'Université d'Islande: "Ils veulent que leurs enfants soient bons en anglais car c'est la clef pour tout."

La faute au numérique ?

Sur cette petite île où vivent 355.000 personnes, l'idiome barbare rend le nom des volcans imprononçable pour les non-initiés [MARCEL MOCHET / AFP/Archives]
Sur cette petite île où vivent 355.000 personnes, l'idiome barbare rend le nom des volcans imprononçable pour les non-initiés

Le développement du digital n'a fait qu'accroître la place de l'anglais en Islande, où il était déjà bien plus présent que dans nombre de pays d'Europe.

Pas moins de 57% des enfants en Islande ont commencé à utiliser un ordinateur, un smartphone ou une tablette à l'âge de deux ans, et près de 8% avant même d'avoir soufflé leur première bougie, selon une étude universitaire. Or la plupart des contenus sont en anglais.

 

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