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Le G20 tendu samedi vers le choc commercial USA-Chine

Les grands dirigeants mondiaux au premier jour du G20 le 30 novembre 2018, à Buenos Aires, en Argentine [JUAN MABROMATA / AFP] Les grands dirigeants mondiaux au premier jour du G20 le 30 novembre 2018, à Buenos Aires, en Argentine [JUAN MABROMATA / AFP]

Pour sa seconde journée samedi, le sommet du G20, marqué par de multiples fractures, sera tout entier tourné vers la rencontre en soirée entre Donald Trump et Xi Jinping, qui vont tenter de négocier une trêve commerciale.

Sous le regard angoissé des marchés, les deux poids lourds de l'économie mondiale, dont l'affrontement à coups de barrières douanières commence à peser sur la croissance, ont prévu un «dîner de travail» en fin de journée. Signe que l'heure est davantage aux duels qu'aux grandes négociations à vingt, dix ans après un tout premier sommet du G20 marqué par l'union sacrée face à la crise financière, ce rendez-vous est programmé juste après la fin du programme officiel.

Vendredi, Wall Street a terminé en hausse à la faveur d'un regain d'optimisme sur les relations entre Washington et Pékin. Les analystes veulent voir un signe positif dans la signature vendredi à Buenos Aires par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada du nouveau traité de libre-échange nord-américain.

Les pays du G20 [Vincent LEFAI / AFP]
Les pays du G20

«C'était rassurant de voir» les présidents américain, mexicain et le Premier ministre canadien «enfin signer» le nouvel accord commercial qui les unit et «d'entendre Donald Trump suggérer qu'un compromis pourrait être trouvé avec la Chine», a souligné Christopher Low, économiste pour FTN Financial. «Il existe des signes positifs, nous allons voir ce qui se passe. Si nous pouvions parvenir à un accord, ce serait bien», a estimé le président américain, champion du protectionnisme, qui souffle depuis plusieurs jours le chaud et le froid sur son face à face avec Xi Jinping.

Son homologue chinois a, lui, demandé aux autres leaders de «défendre le système commercial multilatéral». Il a aussi promis de «poursuivre les réformes» pour ouvrir le marché chinois et mieux protéger la propriété intellectuelle, selon l'agence Xinhua. Autre moment fort de samedi, la réunion bilatérale entre le Saoudien Mohammed ben Salmane, alias «MBS», et le Russe Vladimir Poutine. Le cours de l'or noir, en chute libre, est suspendu depuis des semaines à un éventuel accord des deux puissances pétrolières sur une baisse de production.

Les Européens en figurants ? 

Un accord des deux hommes, qui ont affiché leur franche camaraderie vendredi, pourrait déclencher l'ire du président américain. Donald Trump est un des principaux soutiens du prince saoudien, dont la réputation est entachée par l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, sur lequel il compte pour maintenir un prix du pétrole bas. Vladimir Poutine est, lui, critiqué de toutes parts pour avoir déclenché une escalade militaire avec l'Ukraine en mer Noire.

«Il y aura une rencontre importante (entre Poutine et MBS) où seront évoquées non seulement des questions énergétiques, mais aussi une augmentation des investissements de l'Arabie saoudite en Russie», a déclaré lors d'un briefing le président du Fonds russe des investissements directs, Kirill Dmitriev. Au moment où de sérieux doutes planent sur la capacité du G20 à signer un communiqué final, les autres participants vont essayer de ne pas jouer les figurants.

Cette édition du sommet est vraiment particulière, selon une source diplomatique française. L'an dernier à «Hambourg, il y avait un peu une forme de naïveté collective face à Trump, car il y avait l'idée qu'on pouvait le convaincre», a-t-elle confié à des journalistes.

Dans un brouillon du communiqué final datant de lundi, et vu par l'AFP, aucune critique du «protectionnisme», qui serait intolérable pour les Américains. Il y est question de «s'atteler aux défis du changement climatique», en tenant compte de «circonstances nationales différentes.» Les Européens présents au G20 (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas invités, Grande-Bretagne, UE) vont tenter de sauver les meubles en obtenant au moins 19 signatures - celle de Donald Trump étant exclue - sous un soutien plus ambitieux à l'accord de Paris sur le climat, dénoncé par les Américains.

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