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Le patron de Blackwater, supporter de Trump, veut envoyer des mercenaires au Venezuela

Erik Prince, le fondateur de Blackwater USA Erik Prince, le fondateur de Blackwater USA, est proche du président américain. [MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Il n'est pas dans les habitudes d'Erik Prince de faire dans la dentelle. Le fondateur de la société de sécurité américaine Blackwater prévoyait d'envoyer jusqu'à 5 000 mercenaires au Venezuela pour renverser Nicolas Maduro.

Selon les informations de Reuters, dévoilées le 30 avril, le patron de Blackwater a ainsi cherché plusieurs soutiens politiques et financiers pour organiser l'opération. Il demandait notamment 40 millions de dollars (36 millions d'euros environ). Il n'a, cependant, pas obtenu l'aval de la Maison Blanche. Difficile de savoir si cette situation pourrait évoluer, tant Donald Trump répète que «toutes les options sont sur la table» pour obtenir le départ du président Maduro, y compris une intervention militaire, même si cela reste peu probable. 

Erik Prince, le frère de Betsy DeVos (actuelle ministre de l'Éducation américaine), a donc rencontré plusieurs personnalités au cours des derniers mois pour mettre à bien son plan. Il prévoyait plusieurs opérations clandestines avant l'envoi de 4 000 à 5 000 hommes sur le terrain. 

Erik Prince, un chien de guerre sulfureux

Ce n'est pas la première fois que l'homme se met en évidence de la sorte. En 2007, lors de la guerre d'Irak, ses hommes employés par le gouvernement américain avaient abattu 17 civils à Bagdad. S'il n'a pas été inquiété personnellement, trois membres de ses forces ont été condamnés pour homicide, et un autre pour meurtre en novembre dernier. Après ce scandale, il sera contraint de changer le nom de sa société et de la vendre en 2010, avant de créer Blackwater USA en 2014, et de reprendre ses activités. 

Fervent supporter de Trump, l'ancien Navy Seal a récemment été interrogé par le Congrès dans le cadre de l'enquête russe. Il était soupçonné d'avoir rencontré un homme d'affaires aux Seychelles dans le but d'ouvrir un canal de communication entre Donald Trump et Vladimir Poutine. 

Entre son projet pour le Venezuela et les suspicions de collusions avec la Russie, l'homme d'affaires ne reste pas inactif. Peu échaudé par la bavure de Bagdad, il a proposé en 2017 un plan pour envoyer des soldats privés en Afghanistan. Une privatisation qui n'a pas plu à l'état-major, mais qui avait trouvé une oreille attentive auprès de Steve Bannon en son temps, ainsi que de Jared Kushner, haut conseiller de Donald Trump.

Pas sûr donc que Juan Guaido, opposant à Nicolas Maduro, soit particulièrement content d'être affilié à un tel personnage. Il a d'ailleurs réfuté être en contact avec lui. Il faut dire que cela donnerait du grain à moudre à l'actuel président du Venezuela, qui met une partie de la crise politique sur le dos de l'interventionnisme américain.

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