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Allemagne : après la mort d'une fillette, une éducatrice de crèche soupçonnée de maltraitances sur plusieurs enfants

Dans l'enquête sur la mort de la fillette, les soupçons se portent sur une éducatrice qui pourrait également être liée à des cas plus anciens de maltraitance infantile. [Odd ANDERSEN / AFP]
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Une éducatrice allemande, employée dans une garderie, est soupçonnée d'avoir tué une fillette de 3 ans. L'histoire, déjà sordide, pourrait ne pas s'arrêter là : ce jeudi 28 mai, les enquêteurs ont annoncé que la suspecte pourrait être impliquée dans d'autres cas plus anciens.

Jusqu'ici en bonne santé, la fillette avait été hospitalisée fin avril après avoir perdu connaissance dans son jardin d'enfants à Viersen, dans l'ouest du pays. Elle est décédée le 4 mai.

Cité par le quotidien Bild, Guido Rosskamp, l'enquêteur principal, a expliqué que les examens n'ont pas permis de déceler de cause médicale expliquant la mort de l'enfant, attribuée à «des lésions cérébrales graves causées par un manque massif d'oxygène».

Selon lui, les soignants ont constaté que les paupières de l'enfant étaient piquetées de taches rouges, laissant supposer qu'un acte violent avait entraîné son asphyxie.

Les soupçons se sont rapidement portés sur une éducatrice de 25 ans, en poste dans cet établissement depuis janvier et qui venait de démissionner de ses fonctions. L'incident s'est produit lors de son avant-dernier jour de travail, ont expliqué les enquêteurs lors d'une conférence de presse.

La suspecte était présente dans le dortoir et avait signalé le malaise supposé de la fillette, qu'elle aurait détecté en s'assurant que l'enfant respirait bien pendant sa sieste. Elle avait même tenté un massage cardiaque avant que la petite fille soit hospitalisée.

La jeune femme a été interpellée le 19 mai, selon la police, ajoutant qu'elle gardait depuis le silence.

D'autres «incidents similaires»

Des investigations menées dans trois autres jardins d'enfants où la suspecte a travaillé ont montré que «des incidents similaires», non mortels cependant, s'étaient à chaque fois produits, selon Guido Rosskamp.

Une première agression pourrait avoir été commise en novembre 2017, contre un garçon de trois ans, ont indiqué les enquêteurs. L'éducatrice avait alors informé ses collègues qu'il y avait un problème avec le garçonnet. Dans cette affaire comme dans d'autres cas, les enfants ont été retrouvés inconscients, avant d'être pris en charge par des services de secours.

Cette animatrice mal notée restait dans son coin et n'intervenait pas en cas de querelle entre enfants, selon d'ex-collègues, qui se sont demandés «pourquoi une personne manquant d'empathie avec les enfants peut vouloir un tel emploi», a résumé M. Rosskamp.

Elle était aussi connue des services de police pour des soupçons de fausse agression dont elle aurait été la victime il y a quelques années.

La jeune femme avait alors été soupçonnée de s'être blessée au visage avec un couteau, avant de signaler une supposée agression en forêt. Des soins psychiatriques lui avaient été prescrits.

Selon la ville de Viersen, aucune plainte n'avait jusqu'ici été déposée contre l'éducatrice qui aurait pu justifier de ne pas l'embaucher dans cette garderie.

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